16
septembre 1999
États-Unis :
assouplissement des règles sur l'exportation de la cryptographie
L'administration Clinton a décidé
d'assouplir les règles sur l'exportation de produits de cryptologie. L'exportation de
matériel de chiffrement nécessitait jusqu'à présent une autorisation pour chaque
utilisateur. Complexe et lourd, ce processus obligeait les fabricants à se soumettre aux
exigences du National Security Agency (NSA). Or, les industriels se plaignaient
depuis longtemps de ces contraintes. Ces règles avaient d'ailleurs poussé bon nombre de
sociétés américaines à créer des succursales à l'étranger (Australie, Suisse...)
pour contourner les règles de la NSA.
A compter du 15 décembre, le fournisseur ou
exportateur devra déposer une demande d'exportation - en un seul exemplaire - tout en
remettant une "revue technique" à la NSA. Le demandeur du visa d'export devra
par ailleurs délivrer aux autorités une liste périodique de ses clients. Les premiers
commentateurs expliquent que la communication de cette liste risque d'être un
"détail" susceptible d'être bloqué par le Congrès américain.
Nonobstant la souplesse qui verrait le jour,
il sera encore interdit de publier le code source de PGP pour éviter que les pays
appartenant à la liste noire (Cuba, Iran, Irak, Libye, Corée du Nord, Soudan et Syrie)
ne puissent en avoir connaissance.
A.M.
Pour en savoir plus :
Des détails sur Techlaw Journal (en anglais):
http://www.techlawjournal.com/encrypt/19990917a.htm
10 septembre 1999
Édition
électronique : la justice confirme les droits des journalistes
Pour la troisième fois en France, un tribunal
s'est chargé de régler le sort des droits des journalistes dont les articles ont été
republiés sur support électronique. Après les affaires des Dernières Nouvelles
d'Alsace et du Figaro, le journal Le Progrès, diffusé dans la
région lyonnaise, a été condamné en juillet par le Tribunal de grande instance (TGI)
de Lyon. Motif : le quotidien avait diffusé sur Minitel et Internet des articles
déjà édités sur papier, et ce sans avoir négocié une nouvelle cession de droits.
Quatre salariés, accompagnés du Syndicat
National des Journalistes (SNJ), ont demandé aux juges de constater que la SA Groupe
Progrès, la société éditrice du journal, « ne possède que les droits de
première publication [des articles] et qu'elle est contrefacteur ». De son côté,
la société défenderesse revendique son droit d'auteur sur l'ensemble du journal pour
légitimer la réutilisation des articles. Elle affirme également que leur mise en ligne
ne constitue pas une seconde publication. Nul n'est besoin, donc, d'un nouvel accord des
journalistes.
Cet argument est maintenant devenu classique,
mais il n'atteint jamais son objectif. Encore une fois, les juges estiment que « le
produit diffusé par voie télématique doit être considéré comme un autre
journal » et, surtout, qu'il « doit donner lieu à une convention expresse
définissant les conditions dans lesquels la reproduction des articles est autorisée par
leurs auteurs ». Le 21 juillet, le verdict du TGI a été sans nuance : la
SA Groupe Progrès s'est rendue coupable de contrefaçon et reçoit interdiction de
poursuivre les publications litigieuses sur supports électroniques.
En revanche, la justice ne s'est pas
prononcée sur la portée de l'action collective menée par le SNJ. On ne sait toujours
pas si la solution du litige devra s'appliquer aux seuls demandeurs ou à l'ensemble des
journalistes. L'affaire sera rejugée en appel à Lyon le 5 octobre prochain.
L.T.
Pour en savoir plus :
Le texte du jugement est disponible à
l'adresse suivante :
http://www.legalis.net/legalnet
Une analyse du jugement est disponible dans le
bulletin E-Law 12 :
http://www.juriscom.net/elaw/e-law12.htm
31 août 1999
Deux ans plus tard, le nouveau
discours d'Houtin
Dans un nouveau discours tenu à l'Université
d'été de la Communication (à Hourtin en Gironde), Lionel Jospin a défendu le programme
de son gouvernement depuis deux ans pour faire entrer la France dans "la société de
l'information". Plusieurs mesures ont été annoncées dans ce cadre : le Premier
Ministre dévoile qu'un projet de loi sur "la société de l'information" serait
présenté au parlement en début d'année prochaine.
L' objectif de ce texte de loi est d'adapter
le droit français à l'Internet. En matière de lutte contre la cybercriminalité, le
Chef du Gouvernement a annoncé la création d'un office central de lutte contre la
criminalité liée aux nouvelles technologies de l'information, qui devrait voir le jour
dans les semaines à venir.
Enfin, Lionel Jospin constate la
véritable entrée des Français dans la société de l'Information puisque 1 million de
contribuables auraient calculé le montant de l'impôt sur le revenu via Internet cette
année. En réponse au rapport Abramatic sur le développement technique de l'Internet en
France, Lionel Jospin a indiqué que la France sera "dans le peloton de tête pour le
développement de la deuxième génération de l'Internet".
A.M.
Pour en savoir plus :
Le discours du Premier Ministre :
http://www.premier-ministre.gouv.fr/PM/D260899.HTM
11 août 1999
Les Galeries Lafayette
délogent un cybersquatter
Un particulier agissant sous le couvert d'une
association a été condamné à 100 000 francs de dommages et intérêts pour
contrefaçon de marque et d'usurpation de dénomination sociale, pour avoir déposé un
nom de domaine « galeries-lafayette.com ».
L'association Excellence Française avait
déposé près de 700 noms de domaine correspondant à des noms de villes, de
monuments et de grandes entreprises françaises. Elle considérait ainsi agir en
conformité avec son objet, à savoir la préservation de marques prestigieuses du
patrimoine français. Dans cette première décision au fond en matière de
cybersquatting, les juges ont refusé de reconnaître de tels arguments, la
bonne foi étant inopérante en matière de contrefaçon de marque.
Le montant des dommages et intérêts a été
minimisé, le nom de domaine n'ayant été que quelques mois en possession de
l'usurpateur, et n'ayant donné lieu à aucune exploitation. Par ailleurs, les Galeries
Lafayette disposant d'autres entrées sur le Web, ses activités sur le réseau n'ont pas
été totalement entravées.
L'entreprise demandait
300 000 francs de dommages et intérêts pour la contrefaçon de marque et
8,5 millions de francs pour les préjudices qualifiés de
« parasitisme ». Cette dernière accusation a été refusée par le tribunal
du fait de l'absence d'exploitation commerciale du site.
Y.D.
Pour en savoir plus :
Le texte du jugement est disponible à
l'adresse suivante :
http://www.juriscom.net/jurisfr/lafayette.htm
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