24
juillet 1999
Un tribunal canadien
reconnaît la Netiquette
Le 9 juillet 1999, la Cour supérieure de
l'Ontario, au Canada, a rendu une décision exceptionnelle en reconnaissant force
juridique aux usages sur Internet.
Le prestataire Nexx Online avait fermé le
compte de son client, Beaverhome.com, en lui
reprochant d'avoir envoyé plus de 200 000 messages non sollicités par jour.
Beaverhome contestait l'arrêt de son contrat d'hébergement, estimant qu'aucune clause ne
l'empêche de pratiquer le spam.
Mais la cour relève l'existence d'une
disposition contractuelle faisant obligation au client de respecter les principes de la
Netiquette. Le juge Janet Wilson rappelle justement que les principes en vigueur sur
Internet s'opposent au spam et en conclut sans hésiter à la violation du contrat
d'hébergement par Beaverhome.com.
C'est la première fois que les termes de la
Netiquette motivent à ce point une décision de justice. Or, il ne serait pas surprenant
de voir un juge français suivre l'exemple canadien, sachant que le Code civil oblige les
parties au respect des usages en vigueur dans leurs relations contractuelles.
L.T.
Pour en savoir plus :
Le bulletin E law n° 11 :
http://www.juriscom.net/elaw/e-law11.htm
9 juillet 1999
Worldnet pourra
enregistrer les noms de domaine
L'Internet Corporation for Assigned Names and
Number (Icann), organisme ayant désormais en charge la gestion des noms de domaine de
premier niveau ( .com, .net et .org), vient d'annoncer l'accréditation de quinze nouveaux
bureaux d'enregistrements ou registrars dont le
fournisseur d'accès français Worldnet, qui fut l'un des premiers en France à offrir
l'accès à Internet au grand public, il y a quatre ans.
La société Network Solutions Inc.
(NSI) perdra le 16 juillet prochain le monopole de l'enregistrement des noms de
domaine dont elle bénéficiait depuis 1992.
Les quinze nouveaux registrars
s'ajoutent aux cinq déjà accrédités en avril, parmi lesquels figure
France Télécom / Oléane, qui a été sélectionné pour une phase de
test qui s'achévera le 16 juillet 1999. Après cette date, l'enregistrement des
noms de domaine sera donc ouvert à toutes les sociétés accréditées.
Y.D.
Pour en savoir plus :
http://www.icann.org
1er Juillet 1999
Brevetabilité des Logiciels :
position adoptée par la Conférence intergouvernementale des 24/25 juin 1999
Le mandat adopté par la Conférence
intergouvernementale des Etats membres de l'Organisation Européenne des Brevets le 25
juin 1999 est, sur la question de la brevetabilité des logiciels, ainsi rédigé : "
La Conférence intergouvernementale [...], considérant qu'il est souhaitable d'éliminer
toute ambiguïté quant à la brevetabilité des inventions impliquant des logiciels et
que la Commission européenne a annoncé son intention de présenter dans les meilleurs
délais une proposition de directive visant à harmoniser les législations des Etats
membres en matière de brevetabilité des programmes d'ordinateurs, [...] demande à
l'Organisation de préparer sans délai, conformément à l'article 172 de la CBE, une
conférence de révision qui devrait être convoquée au cours de l'année 2000 en vue de
l'adoption, avant le 1er janvier 2001, d'un texte révisé portant notamment sur [...]
l'article 52 paragraphe 2 de la CBE qui exclut de la brevetabilité les programmes
d'ordinateur" (Source : Ministère de l'industrie)
Y.D.
Pour en savoir plus :
Voir la déclaration de
principe de la DG XV :
http://europa.eu.int/comm/dg15/en/intprop/indprop/99.htm
Une Interview de Pierre Breese
par Jérôme Thorel de ZD NET : http://www.zdnet.fr/actu/logi/a0009837.html
19 juin 1999
Un assureur condamné
à couvrir le bug de l'an 2000
Le 9 juin, la cour d'appel de Paris a
ordonné à la Royal & Sun Alliance de continuer à assurer deux de ses clients,
les sociétés Trésis et IPIB, deux SSII spécialisées dans le domaine bancaire, contre
les risques liés au passage à l'an 2000, et ce malgré son exclusion par l'assureur
en 1998.
Selon les juges, un assureur ne peut pas
décider de ne plus couvrir le risque lié au passage à l'an 2000 s'il a contracté
initialement en pleine connaissance de l'existence du bug. En effet, la cour prend soin de
noter que l'assureur, en 1996, a accepté de contracter, en connaissance de cause de
l'activité de leurs clients et des problèmes que pourraient causer le passage à
l'an 2000. Ainsi, elle caractérise le dommage imminent pour les assurés par la
privation de garantie non prévisible et la perte de clients qui pourraient en découler.
Y.D.
Pour en savoir plus :
Le texte de l'arrêt de la Cour d'appel de
Paris du 9 juin 1999 sur Legalis.net : http://www.legalis.net/legalnet
De nombreux articles sur la question
d'Alexandre Menais :
http://www.juriscom.net/espace2/professionnels.htm#an2000
18 juin 1999
Les laboratoires Fabre
contre une pharmacie on line
Les laboratoires Pierre Fabre ont été
déboutés de leur action en référé contre un de ses distributeurs agréés, une
pharmacie, qui avait ouvert un site pour y vendre, notamment, les produits dermatologiques
du laboratoire.
Rien dans le contrat de distribution ne lui
interdisait expréssement de le faire. Le juge de référé du tribunal de commerce de
Pontoise a donc refusé de voir dans cette commercialisation un trouble et a rejeté la
demande des laboratoires Fabre de faire cesser ces ventes sur le réseau. Appel a été
interjeté.
Quoi qu'il en soit, sur le fond, les
fabricants de produits dermatologiques sont en droit d'exiger de leurs distributeurs
qu'ils apportent une information appropriée à leurs clients et que la présentation des
produits soit conforme à l'image de marque du fabricant. Les acteurs du commerce
électronique devront donc faire preuve d'inventivité pour respecter ces obligations sur
Internet
D'autant que plusieurs fabricants envisagent de vendre eux-mêmes leurs produits sur le
réseau.
Y.D.
Pour en savoir plus :
Le texte de la décision :
http://www.juriscom.net/jurisfr/fabre.htm
Le commentaire d'Alexandre Menais et de Yann
Dietrich :
http://www.juriscom.net/espace2/fabre.htm
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