Faire ses emplettes sur le web est devenu un jeu
denfant. Un clic de souris, et votre commande est passée à lautre bout
du monde ! Tout va pour le mieux
jusquà ce que lon saperçoive
que le produit commandé ne convient pas ou que la facturation est plus lourde que
prévue.
Certes, la plupart des pays
industrialisés ont adopté des lois destinées à protéger les consommateurs.
Lamateur de lachat à distance dispose souvent dun certain délai pour
échanger son produit ou le retourner contre remboursement. Encore faut-il quil ait
été informé de ses droits et quil puisse déterminer la loi de quel pays lui
viendra en secours. Bénéficiera-t-il du délai de sept jours francs prévu par le Code
de consommation français ? Ou pourra-t-il invoquer le délai prévu par loi du pays
du commerçant, parfois porté jusquà 30 jours ? Dans le pire des cas, la question
pourrait se régler devant le juge, dès lors que lon aura déterminé le tribunal
compétent. Tout ceci devient bien complexe. Confronté à lincertitude et à
léloignement du commerçant, le consommateur renoncera à toute idée de procès.
Une injustice aura peut-être été commise, sans que personne ne sen soucie. Cette
situation est inacceptable.
A lheure des autoroutes de
linformation, le consommateur mérite plus que jamais dêtre renseigné sur
lexistence et la mise en uvre de ses droits. Or, les clauses censées
éclairer lacheteur sont souvent dissimulées sous une couche de liens hypertextes.
Le Professeur Jérôme Huet, de lUniversité de Paris II, propose quun usage
sétablisse : "les principales clauses contractuelles
ayant trait à la juridiction compétente, à la loi applicable, à lexistence
dun droit de rétractation, ainsi quaux conditions de livraison et de
garanties, devraient être présentées de manière visible aux consommateurs".
A juste titre, il ajoute que "cela ne coûterait pas très cher aux
professionnels qui amélioreraient du même coup leur image de marque".
Quand bien même tout le monde y
trouverait son compte, il reste à déterminer la manière dont pourrait simposer
cet usage. La constitution dune entité internationale figure parmi les solutions
avancées. Sa mission : inciter les professionnels à adopter un comportement
respectueux du cyberconsommateur. Les sites affiliés à cet organisme pourront arborer un
label de qualité témoignant de leur fiabilité. Pour parfaire le tout, le professionnel
devra également prévoir un système de résolution des conflits facilement abordable. Le
CyberTribunal semble être tout destiné à cette tache. Il sagit dune
nouvelle institution assurant gratuitement des services de médiation et darbitrage
par la voie du réseau.
Sans attendre lélaboration
de normes obligatoires, il devient urgent que les professionnels accordent leur stratégie
marketing avec les intérêts des cyberconsommateurs. Il ne serait pas si difficile de
gagner leur confiance en abolissant les incertitudes juridiques.
L. T.
Liens :
CyberTribunal