Selon un article paru dans La Presse du 15 janvier 1999, le
Canada ne serait pas prêt à faire face au nouveau genre de terrorisme. C'est ce que nous
affirme Gilles Toupin dans son article intitulé " Le Canada mal préparé à
affronter le terrorisme cybernétique ". Selon lauteur, le Canada doit prendre
des mesures urgentes afin de se protéger contre d'éventuelles attaques sur les
innombrables systèmes électroniques qui gèrent les télécommunications, l'énergie,
les transports, les banques ainsi que l'appareil de défense militaire.
Dans son rapport déposé hier,
le comité spécial du Sénat sur la Sécurité et les services de renseignements,
présidé par le sénateur William Kelly, a pris cette position. Suite à une enquête de
plusieurs mois auprès des autorités et des experts sur la question, les sénateurs
arrivaient à la conclusion que les services canadiens de sécurité et de renseignements
avaient fait de grand progrès depuis dix ans, mais qu'il ne fallait surtout pas s'en
tenir à cela. Selon le rapport, tous pays qui utilisent les nouvelles technologies sont
vulnérables au cyberterrorisme. Ainsi, concluent les sénateurs, pour suivre la cadence
des organisations terroristes, le Canada devra investir des sommes considérables dans la
technologie de riposte.
Selon l'article, les terroristes
d'aujourd'hui ont accès à la télédétection spatiale ainsi qu'à l'imagerie par
satellite, leur permettant de pénétrer des sites autrement inaccessibles ou d'évaluer
les failles en matière de sécurité des installations militaires, nucléaires et autres.
De nouveaux systèmes de communication indéchiffrables sur Internet leur permettent de
communiquer entre eux de façon sûre. Ils peuvent blanchir de l'argent en utilisant le
système des cartes de débit à puce. Et, comble du malheur pour les services de
renseignements, les satellites de télécommunications mondiales permettront bientôt
d'établir des connexions numériques sans fil à travers le globe utilisant une
technologie qui rendra virtuellement impossible l'interception de ces communications.
Le comité déplore qu'à
lère des ordinateurs, des armes nucléaires, biologiques et chimiques, les
nouvelles technologies puissent servir, entre les mains de terroristes et d'espions de
tout acabit, d'effroyable menace à la sécurité du Canada.
Dans les recommandations du
comité ont retrouve, entre autre, le besoin d'investir plus d'argent pour les services
les plus stratégiques du milieu des renseignements. On constate en effet que les fonds de
fonctionnement alloués en 1997-1998, pour les organismes fédéraux s'occupant de la
sécurité ou des renseignements, étaient de 333,1 millions comparativement à 463,9
millions en 1989-1990. De plus, le comité suggère de prendre de nouvelles mesures afin
d'éviter l'infiltration au Canada de ces extrémistes qui profitent des lacunes de la Loi
sur l'Immigration. Aussi recommandé : que le gouvernement prenne les mesures pour
empêcher l'usage d'organismes de charité à titre de paravent aux groupes terroristes,
qui peuvent ainsi, sur le territoire canadien, mener des opérations de financement. Afin
de pallier ce problème, le comité recommande de modifier la Loi de l'Impôt sur le
revenu permettant ainsi à Revenu Canada de refuser à un groupe le statut d'uvre de
bienfaisance sur la seule foi d'un certificat émis par le SCRS.
Ce sont là des idées bien noires sur les possibilités d'avenir des nouvelles
technologies de l'information. Toutefois, nous pouvons constater de saines recommandations
du comité, surtout en ce qui à trait à l'augmentation du financement des services
stratégiques de renseignements. Ceci ne peut qu'avoir des répercutions positives sur la
recherche et l'avancement des nouvelles technologies. Évidemment, le tout en espérant
que le gouvernement se décidera à mettre en uvre lesdites recommandations...
D. C.