Résumé
Frappés
de plein fouet par la crise de la "e-publicité",
certains moteurs de recherche ont décidé de varier
leurs sources de revenus et de faire payer l'apparition prioritaire
dans leurs pages de résultats. Le positionnement payant,
si ingénieux soit-il, ne fait pas que des émules.
Au mois de juillet 2001, l'Association de consommateurs américaine
Commercial Alert saisissait la Federal Trade Commission
afin qu'elle sanctionne les pratiques de certains moteurs
de recherche sur le fondement du droit de la consommation. En
janvier 2002, c'était au tour de la société
Mark Nutritionals, Inc de s'en prendre aux moteurs de
recherche devant la cour de San Antonio au Texas, appuyée
par le droit des marques. En attendant de connaître l'issue
de ces affaires outre-atlantique, nous nous sommes demandés
comment seraient accueillies de telles requêtes en France.
Les
liens commerciaux ou publicitaires de l'outil de recherche pratiquant
le positionnement payant et de ses partenaires doivent se présenter,
sans ambiguïté, comme de la publicité. Dans
le cas contraire, un concurrent ou une association de consommateurs
pourraient engager des actions pénales contre l'outil
de recherche qui aboutiraient à de graves sanctions.
Cette qualification de publicité entraîne une application
stricte du droit qui la régit et la réservation
par le squatter d'une position sur le nom d'un concurrent
ne constitue pas, selon nous, une publicité comparative
licite mais une véritable contrefaçon par usage.
D'autre part, l'entreprise qui se sert de la notoriété
acquise par un signe en l'utilisant comme référence
pour attirer l'internaute (le position squatting) sur
son site pourra certainement voir sa responsabilité engagée
sur le fondement du parasitisme ou de la concurrence déloyale.
Il
est en revanche souhaitable que le droit ne soit pas appliqué
de manière trop stricte dans les cas d'usage authentique
de la marque, ceci afin que le responsable du site puisse le
promouvoir comme il se doit. Les prestataires de positionnement
payant doivent, en tout état de cause, redoubler de vigilance
car, profitant de la situation, leur responsabilité serait
facilement être engagée et ils pourraient être
considérés comme complices des actes litigieux.
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