Résumé
Aucun développement culturel n'est possible sans rémunération
des auteurs. Malheureusement pour les titulaires de droits,
la simplification des procédés de reproduction
a permis aux utilisateurs de réaliser eux-mêmes
des exemplaires des uvres. L'émergence de tels
procédés de reproduction a alors fait naître
le sentiment d'un accès gratuit à la culture.
Afin de remédier aux pertes économiques liées
à l'exception de copie privée, le législateur
français a instauré une compensation financière
au profit des titulaires de droits. Ainsi, les articles 31 et
suivants de la loi du 3 juillet 1985, prévoient une rémunération
pour copie privée des uvres fixées sur phonogrammes
ou vidéogrammes (autrement appelée rémunération
pour copie privée audiovisuelle) au profit des auteurs,
des artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes
ou de vidéogrammes.
Depuis
plusieurs mois, le débat sur la rémunération
pour copie privée audiovisuelle est activement relancé.
Les travaux de la commission Brun-Buisson ainsi que la loi adoptée
le 17 juillet 2001 témoignent de l'intérêt
que suscite la rémunération pour copie privée
audiovisuelle. Il est vrai que le nouvel environnement numérique
rend nécessaire une modification de cette compensation
financière. Mais, au-delà de ces aménagements
le débat donne curieusement lieu à une certaine
remise en cause de la notion. En effet, les évolutions
technologiques, après avoir menacé le droit exclusif,
peuvent désormais le renforcer. Les protections techniques
permettent aux titulaires de droits de restreindre l'exercice
de l'exception de copie privée et le développement
des réseaux numériques rend aujourd'hui possible
le rapprochement entre l'auteur et le consommateur.
Il nous
semble donc pertinent d'envisager l'avenir de la rémunération
pour copie privée audiovisuelle sous l'angle de ses deux
possibilités, en étudiant tout d'abord l'aménagement
dont la redevance fait actuellement l'objet (Partie I), puis
son éventuelle remise en cause (Partie II).
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