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Droit du Cyberespace # 6

Novembre 1998

Certaines sources que  nous diffusons ici sont accessibles en anglais sur l'excellent  E-law de David Loundy et Blake Bell (http://www.cyberlaw.se/swedish/). 

Pour ce sixième numéro, nous avons ajouté des citations en complément du texte relatant l'information. Nous utiliserons ce procédé dans les prochains numéros puisqu'il est un élément de précision non négligeable dans la description de l'information. 

Nous attirons également votre attention sur l'existence du rapport canadien du professeur Howell concernant la protection des banques de données. La lecture de ce travail, relativement synthétique, donne un tableau fidèle de l'état du droit sur la question. 

Bonne lecture.

Pierre-Emmanuel Moyse
moyse@digiplace.com 

Les membres de l'équipe de rédaction et de recherche :

Nathalie  Markatos

Patrick Sartore

Illana Perez

Les bulletins E-Law sont édités sur Juriscom.net par Lionel Thoumyre

 

 Canada – Banques de données

Le professeur R. Howell de l’Université de Victoria (Colombie britannique) vient de publier une étude intitulée  "Database Protection and Canadian Laws". Ce rapport commandé par Industrie Canada et Canadian Heritage présente un résumé intéressant sur la manière dont la législation canadienne protége les  banques de données factuelles. La protection des banques de données y est abordée en tenant compte des évolutions jurisprudentielles et législatives en ce domaine. La directive européenne ainsi que l’affaire américaine  Feist sont longuement commentées par l’auteur. 

http://strategis.ic.gc.ca/SSG/it04774e.html

Note :

Aux États-Unis, la Cour d'appel fédérale du second circuit (Matthew Bender & Co c. WestPublishing Co. 97-7430) vient de rendre un jugement intéressant concernant la protection des banques de données juridiques.

L'intimée, la société Matthew Bender & Co, publie des compilations de décisions judiciaires sur CD ROM. L'appelante,  West Publishing, allègue que Matthew Bender a violé ses droits d'auteur en utilisant un système de pagination identique à leur propre système, permettant ainsi aux lecteurs d'accéder aux décisions publiées par eux. 

La Cour a refusé de conclure à une contrefaçon pour deux motifs. La Cout rappelle dans un premier temps que, selon l'enseignement de la jurisprudence Feist,  la protection accordée par le droit d'auteur en matière de compilation de faits est limitée. Il faut faire preuve d'originalité et/ou créativité minimale. En l'espèce, étant donné que le système de pagination était établi à partir d'un programme d'ordinateur, la Cour a refusé de reconnaître que la méthode en elle-même était originale ou créative. Dans un second temps, la Cour a établi que l'accès aux décisions ne constituait pas une copie illégale de l'ouvrage car le terme "copier " tel que définit dans la loi ne permet pas de conclure à une violation lorsque la copie est obtenue grâce à une méthode de pagination, qui n'est pas protéger. De plus, les parties du texte auxquelles l'utilisateur accède grâce à la pagination en litige sont d'intérêt public et la reproduction de celles-ci est autorisée en vertu du principe de " fair use " reconnu aux États-Unis. 

L'appelant allègue également que le CD ROM de l'intimé permettait au lecteur, en faisant des manipulations et des réarrangements des données d'obtenir des copies identiques des décisions publiées par eux et que cela constituait une violation de leurs droits. La Cour refuse d'étendre la notion de reproduction. La compagnie qui élabore des programmes sur CD ROM ne saurait être responsable pour les manipulations faites par ces utilisateurs pour obtenir des copies d'ouvrages protégés par des droits auteur. 

Cette affaire a soulevé d'importantes questions en matière de droit d'auteur ; soit sur l'étendu de la protection des droits pour les compilations en vertu des paragraphes  501(a) et 106 (1) et (3) du Titre 17 U.S.C., et sur la signification du terme copier dans le contexte de l'informatique et sur le principe de "fair use ".

http://www.law.findlaw.com/2nd/977430.html 

La dissidence, quant à elle, note qu'en rendant un tel jugement, on permet à l'intimé de s'approprier la valeur pratique et économique des compilations de West Publishing . Selon l'opinion dissidente, le système de pagination est ce qui permet à West Publishing de se distinguer des autres compilations de décisions judiciaires. Le procédé de "star pagination" est l'essence même du produit  West Publishing. 

http://www.law.findlaw.com/2nd/977430.dis.html
 
 

Canada – Site de référence

Michael Geist, professeur en droit à l’Université d’Ottawa, a créé un site exhaustif de références et de liens juridiques relativement à Internet. Le "Canadian Internet Law Resource Page ( CILRP )" donne accès à plusieurs publications, organisations, législations et décisions pertinentes sur ce sujet. De plus, ce site donne accès à du matériel rédigé en langue française.

http://www.cilrp.org

 

États-Unis –  Messages non sollicités

Une première poursuite judiciaire vient d’être intentée sur le visa de la nouvelle loi de l’État de Washington (loi anti spamming). Une première poursuite judiciaire vient d’être intentée sur le visa de la nouvelle loi de l’État de Washington réglementant l’envoi de courriers non sollicités. Le procès a débuté le 22 octobre 1998. Les défendeurs, la compagnie Natural Instincts et son propriétaire, Jason Heckel, doivent répondre de l'envoi par Internet de fausses informations et d'informations trompeuses à des milliers de personne incluant des résidents de Washington. 

"The Washington law, signed March 25 and enacted June 11, makes it illegal for junk emailers to forge headers, hijack other email systems, or otherwise "misrepresent the messages' point of origin."…  Individuals can sue for up to $500 each time the statute is violated, and ISPs can sue for $1,000"
Wired.
http://www.news.com/News/Item/0,4,27857,00.html?st.ne.ni.lh
http://www.wired.com/news/news/politics/story/15786.html

 

Etats-Unis -  Droit d’auteur - Digital Millennium Copyright Act

Le 22 octobre 1998 le Sénat et la Chambre des représentants ont approuvé le « Digital Millennium Copyright Act ».  Voir "Lead Report: Copyrights - House Passes Copyright Reform Legislation Updating Current Law for Digital Millennium," 3(39) Electronic Commerce & Law Rep. (BNA), Oct. 14, 1998. 

Ainsi que son véritable titre l’indique (To amend title 17, United States Code, to implement the World Intellectual Property Organization Copyright Treaty and Performances and Phonograms Treaty, and for other purposes), la loi codifie les deux traités sur le droit d’auteur adoptés par l'OMPI en 1996. D’importantes dispositions introduisent de nouvelles infractions. À ce titre on notera l’interdiction de contourner les dispositifs techniques (circumvention clauses) qui ont pour fonction d'empêcher la copie ou l’utilisation illégale des œuvres. La loi limite également la responsabilité des fournisseurs d’accès. Par contre, les parlementaires ont décidé de reporter à plus tard la question de la protection des banques de données, discussions qui auraient soulevé trop de contestations. 

Texte de la loi :

ftp://ftp.loc.gov/pub/thomas/c105/h2281.ih.txt
http://www.news.com/News/Item/Textonly/0,25,28060,00.html?st.ne.ni.pfv
http://www.infoworld.com/cgi-bin/displayStory.pl?981028.wicopyright.htm

Le  3 novembre dernier le Copyright Office a publié un réglement temporaire pour mettre en oeuvre la partie du Digital Millennium Copyright Act qui impose aux administrateurs de réseaux de s'enregistrer auprès du registraire du droit d'auteur (Register of Copyrights).

Copie du document :

http://www.aop.org/legis/interim.html

Autres sources d'information :

Les traités de l'OMPI : http://www.ompi.org

http://www.news.com:80/News/Item/0,4,27277,00.html?owv
http://www.news.com:80/News/Item/0,4,27363,00.html?owv
http://www.bloomberg.com/news2.cgi?T=technews.ht&s=623218480

et

http://www.news.com:80/News/Item/0,4,27440,00.html?owv

 Voir "News: Legislation - Copyright Reform Legislation is Cleared for White House," 56(1396) Patent, Trademark & Copyright J. (BNA), Oct. 15, 1998
 
 

États-Unis – Droit d’auteur - 1992 Audio Home Recording Act

En Californie, l'Association des Industries d'Enregistrements sonores (RIAA, Recording Industry Ass'n of America) a intenté une action en contrefaçon à l'encontre de la société Diamond Multimedia. La RIAA prétend que le nouvel outil inventé et commercialisé par Diamond Multimedia sera utilisé pour copier des fichiers de musiques numérisées accessibles sur  Internet et ce, en contravention à la loi américaine sur le droit d'auteur. 

Voir  Recording Industry Ass'n of America, Inc. v. Diamond Multimedia Systems, Inc., Case No. 98-8247 ABC (RZx) (C.D. Cal., complaint filed Oct. 8, 1998).

Le 16 octobre 1998, la Cour a rendu une première ordonnance temporaire interdisant la compagnie Diamond Multimedia de fabriquer et distribuer l'engin pour une période de 10 jours. 

http://www.nytimes.com/library/tech/98/10/cyber/articles/17rio.html
http://www.zdnet.com/zdnn/stories/zdnn_smgraph_display/0,4436,2150847,00.html
http://search.washingtonpost.com/wp-srv/WAPO/19981018/V000736-101898-idx.html
http://www.techserver.com/newsroom/ntn/info/101898/info9_6680_noframes.html
http://www.law.cornell.edu/uscode/17/1001.shtm

Une copie de la contestation peut être consultée en accédant à  http://www.riaa.com/promo/releases/1998/mp3-comp.pdf

Vous pouvez  consulter le site web de l'Association qui contient également une liste des liens à des communiqués de presse et autres documents relatifs au procès voir :
http://www.riaa.com/riaainfo.htm

Diamond Multimedia, défendeur à l'action , plaide que son logiciel de compression de fichiers n'est pas un "outil" au sens de la loi de 1992.  En effet, l'article 1002 du Audio Home Recording Act  interdit l'importation ou la fabrication d’outils non conformes au système SCMS (Serial Copy Management System) adopté  par le gouvernement américain afin d’empêcher la copie des fichiers musicaux. 

Extrait de a loi pertinente : 

"1002 
•(a) Prohibition on Importation, Manufacture, and Distribution. - No person shall import, manufacture, or distribute any digital audio recording device or digital audio interface device that does not conform to - 
•(1) the Serial Copy Management System; •(2) a system that has the same functional characteristics as the Serial Copy Management System and requires that copyright and generation status information be accurately sent, received, and acted upon between devices using the system's method of serial copying regulation and devices using the Serial Copy Management System; or •(3) any other system certified by the Secretary of Commerce as prohibiting unauthorized serial copying. 
•(b) Development of Verification Procedure. - The Secretary of Commerce shall establish a procedure to verify, upon the petition of an interested party, that a system meets the standards set forth in subsection (a)(2). •(c) Prohibition on Circumvention of the System. - No person shall import, manufacture, or distribute any device, or offer or perform any service, the primary purpose or effect of which is to avoid, bypass, remove, deactivate, or otherwise circumvent any program or circuit which implements, in whole or in part, a system described in subsection (a). •(d) Encoding of Information on Digital Musical Recordings. - 
•(1) Prohibition on encoding inaccurate information. - No person shall encode a digital musical recording of a sound recording with inaccurate information relating to the category code, copyright status, or generation status of the source material for the recording. •(2) Encoding of copyright status not required. - Nothing in this chapter requires any person engaged in the importation or manufacture of digital musical recordings to encode any such digital musical recording with respect to its copyright status. 
•(e) Information Accompanying Transmissions in Digital Format. - Any person who transmits or otherwise communicates to the public any sound recording in digital format is not required under this chapter to transmit or otherwise communicate the information relating to the copyright status of the sound recording. Any such person who does transmit or otherwise communicate such copyright status information shall transmit or communicate such information accurately."
 

Pour consulter le site web de la compagnie Diamond Multimedia voir

http://www.diamondmm.com/products/misc/rio-press.html

De nombreux articles sur ce procès peuvent être consultés : 
http://www.nytimes.com/library/tech/98/10/cyber/cyberlaw/16law.html
http://www.ljx.com/LJXfiles/riaa.html
http://www.internetnews.com/bus-news/1998/10/1201-usa-music.html
http://www.zdnet.com/zdnn/stories/zdnn_smgraph_display/0,4436,2147735,00.html http://www.mpe.com/news/106.html
http://www.techweb.com/wire/story/TWB19981009S0018
http://www.news.com/News/Item/0,4,27376,00.html?st.ne.ni.lh

Voir "Court Proceedings - Copyrights: Multimedia Company Temporarily Blocked From Distributing Portable MP3 Music Player," 3(40) Electronic Commerce & Law (BNA), Oct. 21, 1998.

 

États-Unis – Internet, Droit d’auteur, 1992 Audio Home Recording Act (2)

Dans l’attente d'une décision de la Cour dans l'affaire Recording Industry Ass'n of America, Inc. v. Diamond Multimedia Systems, Inc Case No. 98-8247 ABC (RZx) (C.D. Cal., complaint filed Oct. 8, 1998), une autre société semble vouloir faire la distribution d'un outil de compression de fichiers musicaux similaire au Rio MP3 de la société Diamond Multimedia. Cette fois le logiciel serait destiné à être installé dans des automobiles. La société Empeg of  Somerset se limite pour l’instant à prendre des commandes via sont site web. 

"The Empeg MP3 appears to comply with the second rule. The software that takes songs from CDs only lets them be saved to the Empeg player and not to a hard drive. Likewise, MP3 files can't be copied off the player to another device, such as a computer.  (…)

Michael Robertson, president of the MP3.com website, which distributes MP3 files, disagreed. "RIAA would have some trouble stopping this device because it is a PC," Robertson said. "The Audio Home Recording Act specifically excludes PCs."
Techweb

http://www.techweb.com/wire/story/TWB19981021S0003
 
 

Canada – Internet, Pornographie infantile

Le Parlement Canadien a rédigé deux projets de loi en matière de pornographie juvénile et internet. 

Projet de loi c-245 
http://www.parl.gc.ca/36/1/paribus/chambus/house/bills/private/c245/c-245_1/c-245TOCE.html

Projet de loi c-424 
http://www.parl.gc.ca/36/1/paribus/chambus/house/bills/private/c424/c-424_1/c-424TOCE.HTML
 

États-Unis - Droit d'auteur

Un groupe d'auteurs vient d'intenter une poursuite judiciaire contre une société de Denver. Cette dernière offrirait un service d'envoi d'articles, initialement publiés dans divers magazines, via l'Internet et ce, sans avoir demandé au préalable l'autorisation des auteurs. Cette activité constituerait donc une violation de la loi fédérale sur le droit auteur et, plus particulièrement, de son article 201(c). La défenderesse oppose un droit acquis en vertu d'une licence contractée avec les demandeurs. Le juge, dans son jugement rendu le 13 octobre 1998, accueille favorablement la demande et conclue que l'auteur de l'article détient un droit distinct  de celui du compilateur prévu à l'article 201(c) Copyright Act. 

Le juge fait également une distinction (où distinguishing, qui est un procédé d'interprétation en common law permettant de ne pas suivre un précédent)  entre cette cause et la célèbre décision rendue dans Tasini v. New York Times Co., 972 F. Supp. 804, 815 (S.D.N.Y. 1997), reconsid. denied, 981 F. Supp. 841 (S.D. N.Y. 1997). 

Nous invitons le lecteur à parcourir notre récente publication : 
Pierre-Emmanuel Moyse, Certains aspects contractuels de l'exploitation des oeuvres sur Internet, (octobre 1998) Carswell, Repère.  Pour une copie, moyse@digiplace.com

Extraits:

" …  Tasini, authors sought compensation for the inclusion in electronic databases of their contributions to collected works. The court, relying on the «revision» privilege of section 201(c), determined that the publishers had the right to include the entire collected works in the databases without obtaining permission from or compensating the authors.authors, many putative class member will have standing. Whether or not the Court should choose to proceed is a more difficult question. Defendants urge restraint in construing section 201 (c) until a class has been certified, because if no class is certified, a ruling on 201 (c) may be unnecessary; however, plaintiffs will likely be able to name at least some plaintiffs who have standing and who have not authorized further reproduction. …"
Law Journal Extra

http://www.ljx.com./LJXfiles/freelance/101398.html

Extrait de la décision:

"…The dispute in this case turns on the meaning of the words «as part.». Under plaintiffs’ construction, the reproduction must appear either in the original collective work, in a revised collective work, or a later collective work in the same series. Because defendants photocopy only individual articles, plaintiffs allege they are not reproducing them «as part» of collective works. Under defendants’ reading, publishers may «reproduce the original work (the ‘part’) as it appears in the collective work, even if the entire work is not reproduced.» (Defs.’ Mem. in Opp. to Pls’ Mot. for Summ wo. Adjud. at 6.) 
(…)
Both the language and the legislative history of section 201(c) suggest that when in doubt, courts should construe the rights of publishers narrowly rather than broadly in relation to those of authors. The statute expressly states that the holder of the copyright in the collective work is presumed «only» the enumerated rights. The legislative history explains the reason for the inclusion of that term. Section 201(c) was enacted, as part of the Copyright Act of 1976, in response to the doctrine of copyright indivisibility. «Under this former regime, individual authors were at risk of inadvertently surrendering al rights in a contribution to a collective work either to the publisher of that work or to the public.»
(…)
The court, however, is not free to construe statutes in the manner most efficient. Instead, it must follow the intent of Congress as expressed in the terms of the statute. In this case, that compels adoption of plaintiffs’ construction of section 201(c). "

http://www.ljx.com./LJXfiles/freelance/101398.html 
http://www.ljx.com/LJXfiles/freelance/writersuit.html
http://www.ljx.com/LJXfiles/freelance2.html

 

États-Unis - Droit d'auteur

Il est désormais possible de consulter la requête introductive d'instance déposée par plusieurs journaux américains contre le propriétaire d'un site sur lequel sont reproduits des extraits d'articles desdits journaux. Los Angeles Times, The Washington Post Company et WashingtonPost.com, Newsweek Interactive Company  c. Free Republic Electronic Orchard, Jim Robinson and Does 1 through 10 (C.D. Cal., Sept. 28, 1998) à l'adresse suivante : 

Extrait : 

"Free Republic is engaged in the business of designing, publishing, and maintaining an on-line magazine called Free Republic or freerepublic.com. On further information and belief, Free Republic attracts users and advertisers to its "freerepublic.com" Website by republishing verbatim copies of others' copyrighted works, in their entirety, and without their owners' consent"
Law Extra Journal

http://www.ljx.com/LJXfiles/latimes.html

Pour plus de précisions sur cette affaire veuillez consulter  E-Law Update #5, 
http://www.cyberlaw.se

Voir égalemenet, http://www.zdnet.com/zdnn/stories/zdnn_smgraph_display/0,4436,2148320,00.html

 

États-Unis - Nouvel outil de recherche

Finder. Cet outil permet de retracer des photos sur Internet d'après les critères mentionnés par les utilisateurs. Par exemple si un utilisateur inscrit les mots " Mickey Mouse" le serveur se chargera de trouver toutes les pages web contenant des images de Mickey Mouse de tous les sites référencés ayant ou non la permission d'utiliser ces images protégées en vertu du droit d'auteur. 

Une controverse intéressante est ainsi apparue quant à l'application - ou à la non application - des lois de propriété intellectuelle relativement à cet outil de recherche. En effet, l'utilisation faite par AltaVista d'images provenant de sites appartenant à des tiers pourrait être interprétée comme une violation au droit d'auteur et notamment au droit de reproduction. 

 "It would appear that AltaVista didn't do their legal homework before launching the new AV Photo Finder (new browser) service -- and that could see them facing charges of copyright infringement bought by photographers and graphic artists whose works they are allegedly using without permission." 
7am

http://7am.com/cgi-bin/twires.cgi?1000_t9810140.htm

 

États-Unis - Droit des marques

La Cour du district de New York a accueilli la demande en contrefaçon de marque introduite par la société Tommy Hilfiger U.S.A. et Tommy Hilfiger Licensing Inc. La compagnie Walmart Stores et ses affiliées,  Walmart Online et Sam's Wholesales Club, vendaient des articles portant la marque Hilfiger sans le consentement de son propriétaire et en violation d'un jugement d'injonction rendu par la même Cour le 1er novembre 1998. La Cour avait alors demandé à Walmart de mettre hors marché ainsi que de retourner tous les articles Hilfiger ainsi contrefaits que les défenderesses avaient vendus et de faire un inventaire de ceux qu'elles possédaient à l'ouverture de l'instance afin de calculer les dommages qui seront alloués à la demanderesse. 

Extrait de la décision : 

" This Court having heard plaintiffs’ application on July 29, 1998 for an order requiring Wal-Mart to remove all Hilfiger goods from sale and to allow Hilfiger to inspect all Hilfiger goods currently on sale by Wal-Mart, whether the subject of the contempt motion or not, and having determined that Wal-Mart had continued to sell certain goods that were the subject of the court’s July 15, 1998 status quo order, and having ordered Wal-Mart immediately to facilitate plaintiffs’ inspection of all Hilfiger products currently on sale and to submit to discovery with respect to such goods; and 
This Court on August 25, 1998, having heard closing arguments by plaintiffs’ counsel and by Wal-Mart’s counsel, a nd having made certain findings of fact and conclusions of law at the close of the August 25 hearing; 
It is ORDERED, ADJUDGED AND DECREED AS FOLLOWS: 
(...)
     (e) That all products referred to in paragraph (d) above which are determined by plaintiffs to be counterfeit, or as to which Wal-Mart has failed or been  unable to fulfill all of the procedures set forth in paragraph (d), be delivered up to plaintiffs for destruction or other disposition; 

     (f) That plaintiffs, when provided with all the information and material required under paragraph (d) above, in good faith and within reasonable time, but in  any event no later than ten (10) business days, notify Wal-Mart in writing whether plaintiffs have determined the particular goods to be genuine or counterfeit. In the event Wal-Mart believes that the determination made by plaintiffs is incorrect, Wal-Mart may immediately submit the matter to Special Master appointed by this Court for review of plaintiffs determination; 

     (g) That Wal-Mart recall all Counterfeit Hilfiger Goods sold by Wal-Mart On-Line, Wal-Mart Stores, Sam’s Clubs and their affiliates, divisions and subsidiaries, as well as their respective agents, servants, employees and all others acting in direct or indirect concert or participation with it. This recall shall be accomplished by mailing notices to all customers whose names and addresses can be determined by Wal-Mart from its records, and by posting signs in all store locations where such goods were sold, informing customers of this recall and offering to refund the purchase price upon the return of the goods.  The wording of the recall notice and signage shall be subject to the approval of this Court; 
 (...)" 

Copie de la décision : 
http://www.ljx.com/LJXfiles/etrade/tommyorder.html

http://www.ljx.com/LJXfiles/tommy.html
http://www.zdnet.com/zdnn/stories/zdnn_lggraph_display/0,3442,2114721,00.html

Bell Cyberlaw Update #42,
http://www.cyberlaw.se/swedish/bell14.htm

 

États-Unis - Marques de commerce, utilisation sur un site

Le 10 septembre 1998, une décision a été rendue dans l'affaire Mattel, Inc. v. JCom, Inc. and Brad McBride, Case No. 97 Civ. 7191 (SS) (S.D.N.Y. Sept. 10, 1998) mettant en cause la célèbre marque Barbie. Les défendeurs avaient utilisé la marque de commerce "Barbie" sur leur site web. La Cour a décidé que l'utilisation faite de la marque contrevenait aux dispositions du Anti-Dilution Act (Section 43(c) of the Lanham Act [15 U.S.C. § 1125(c)])et a interdit toute utilisation présente et future de cette marque par les défendeurs. 

Pour une autre application de cette loi :

Intermatic, Inc. v. Toeppen, 1996 U.S. Dist. LEXIS 14878 (N.D. Ill. 1996).

Également:

Mark Halligan, Recent Intellectual Property Law Developments On The Internet, http://www.execpc.com/~mhallign/internet.html

Anthony J. DeGidio Jr, Internet Domain Names and the Federal Trademark Dilution Act:  A Law for the Rich and Famous, 
http://lawoffices.net/tradedom/sempap.htm

 

Suède - Nom de domaine, charte de nommage

La compagnie Renault Consulting  AB voulant enregistrer le nom de domaine Renault.se auprès des organismes suédois s'est vue refuser par Network Information Sweden AB (NIC-SE) et le Council for Retrials of  Domain Name Registration ( NNO) (décision 980624) , l'enregistrement du nom Renault.se. Le nom de domaine choisi, d'après la charte de nommage suédoise (Swedish Domain Name Rules) , ne correspondait pas avec le nom de la compagnie Renault Consulting AB.  La compagnie a fait une demande auprès d'un troisième organisme, le Swedish Council for Domain Name Appeal, (NOD) qui lui a accepté l'enregistrement de Renault.se. ( décision of 980929). Le NOD a décidé que dans des cas où la compagnie à une certaine notoriété, rendant son nom très significatif et le risque de confusion minime, on peut enregistrer comme domaine une partie importante du nom de la compagnie.

 

France - Droit des marques, nom de ville

(Tribunal de Grande Instance de Versailles, Ordonnance de référé, 22 octobre 1998, Commune d'Elancourt C/ Loïc Lofficial). 

Le Tribunal de Grande Instance de Versaille vient de rendre une ordonnance en vertu de l'article 809 alinéa 1 du Code de procédure civil, enjoignant ainsi  le propriétaire du site "Elancourt, bienvenue à Elancourt" de cesser toute utilisation de l'appellation Elancourt pour son site. L'action fut intentée par la ville du nom d'Elancourt qui se plaignait du risque de confusion avec son propre site (http://www.elancourt.com) . 

Le défendeur a opposé, en vain, son droit à la liberté d'expression prévu aux articles  10.1 de la Convention européenne des droits de l'homme et de l'article 11 de la déclaration des droits de L'Homme et du citoyen. 

Condamnant le défendeur, le juge relève dans son attendu principal "qu'ainsi la présentation donnée par M. LOFFICIAL à son site Internet " Elancourt, bienvenue Elancourt " créé, par l'appellation trompeuse suivie des premiers éléments de consultation du site, une confusion dans l'esprit du consultant Internet et que cette confusion est constitutive d'un trouble manifestement illicite pour la commune Elancourt"

Pour un copie de la décision et les commentaires de Valérie Sédallian et Yann Dietrich :
http://www.juriscom.net/droit/jurisfr/elancourt.htm

 

États-Unis – Courriers non sollicités

Le 25 septembre 1998, la Cour d'appel de l’État de Pennsylvanie a rendu son jugement dans l'affaire Erienet, Inc. v. Velocity, Inc., no.97-3562,1998 WL 656175. La société demanderesse avait intenté une action contre Velocity en vertu de l’article 227 du " Telephone Consumer Protection Act ( "TCPA" )", (47 U.S.C.) afin d’empêcher cette dernière d’envoyer des polluriels aux membres du réseau. La Cour a rejetté la demande se déclarant incompétente pour juger du litige. En vertu de l'article 12(h)(3) du " Federal Rules of Civil Procedure " la Cour décline donc sa compétence. 

La Cour affirme dans une opinion majoritaire qu'en vertu de la TCPA ce sont les juridictions étatiques et non les tribunaux fédéraux qui ont juridiction sur les matières relevant de droit privé. Le jugement comporte une opinion dissidente sur ce point.

 

États-Unis – Liberté d’expression, Premier amendement, réglementation des contenus

Le 20 octobre dernier la Cour supérieure d’Alameda en Californie a rejeté une action en responsabilité introduite contre la ville de Livermore. L’action avait été initiée par un parent suite au forfait de son enfant ... Ce dernier avait utilisé un ordinateur appartenant à la bibliothèque pour accéder à un site qui contenait du matériel pornographique. La demande visait, entre autre, à interdire, pour l’avenir, l’emploi des fonds municipaux pour l’acquisition d’un quelconque système informatique ou pour son utilisation dés lors que ce système serait connecté au réseau Internet. La demanderesse soutient que les fonds publics sont employés illégalement puisqu’ils permettent indirectement à des mineurs d’avoir accès à du matériel pornographique ou illégal. La défense invoque la clause du bon Samaritain prévue à l’article 230(c)(1) du " Telecommunications Act of 1996". La clause est reproduite ci-après : 

"(c) PROTECTION FOR `GOOD SAMARITAN' BLOCKING AND SCREENING OF OFFENSIVE MATERIAL-
(1) TREATMENT OF PUBLISHER OR SPEAKER- No provider or user of an interactive computer service shall be treated as the publisher or speaker of any information provided by another information content provider." 

Accueillant la défense, le juge rappelle que  "the wording of Section 230(c)(1) provides immunity only from "publisher or speaker" liability. The plaintiff's complaint did not seek to impose "publisher or speaker" liability on the City of Livermore"

En d’autres termes, la bibliothèque bénéficie de l’immunité accordée aux utilisateurs ainsi qu’aux administrateurs de réseaux. 

http://www.techlawjournal.com/censor/81021.htm
http://www.news.com/News/Item/0%2C4%2C7818%2C00.htm?dd.ne.tx.fs6.1022
http://www.techlawjournal.com/news/frontstories/zip33321.htm
http://www.techlawjournal.com/courts/kathleenr/Default.htm
http://www.techlawjournal.com/courts/kathleen/80528com.htm
http://www.filteringfacts.org/liv-comp.htm
 

Pour d’autres cas récents illustrant la problématique de la liberté d’accès au réseau à partir de lieu public : 

http://www.techweb.com/wire/story/TWB19980925S001
http://www.orlandosentinel.com/news/100398_VPORN03.html
http://www.news.com/News/Item/0%2C4%2C26796.html?dd.ne.tx.ts3.092
http://www.techserver.com/newsroom/ntn/info/092598/info23_14999_nofram

 

États-Unis - Législation fédérale portant sur l'Internet

Le Congrès américain a dressé la liste des projets de lois qui seront étudier lors de la prochaine session parlementaire. Un grand nombre de projets vise directement l’Internet. Parmi les plus importants on retrouve : The Internet Tax Freedom Act", " The Children's Online Privacy Protection Act " et " The Government Paperwork Elimination Act " . 

http://www.techweb.com/internet/news/features/1998/10/legislation.html

 

États-Unis – Réglementation, sécurité des transactions

Le 9 octobre dernier, le " North American Securities Administrators Association (NASAA)" a annoncé l’ouverture d’un site de dénonciation de fraudes financières – rejoignant sur ce point l’initiative du " U.S. Securities and Exchange Commision ". Les dénonciations et plaintes sont recueillies à l’adresse suivante : Cyberfraud@nasaa.org

http://detnews.com:80/1998/technology/9810/13/10130178.htm
http://www.usatoday.com:80/life/cyber/tech/ctd641.htm
http://www.abcnews.com:80/sections/tech/Daily/News/netfraud981014.html

"Regulators say financial scams using the Internet have been on the rise in recent years, notably stock price manipulation, illegal pyramid schemes, insider trading and acting as a broker or investment adviser without being properly licensed. The schemes, whose promoters cloak themselves in the anonymity of the Internet, cost unwary investors millions of dollars a year."
USA Today

 

États-Unis - Réglementation, sécurité des transactions, Fraude

Le 2 octobre, Matthew Peter Bowin a été trouvé coupable d'avoir frauduleusement obtenu de l'argent en vendant des actions fictives par Internet. L'année dernière Bowin avait créé un site Internet, en apparence très sophistiqué, pour sa compagnie appellée  Interactive Products & Services dont il était l'unique actionnaire. Ce site avait pour but d’offrir des parts sociales de ce qui devait être The next Microsoft aux cyberinvestisseurs potentiels. Presque 100 000 personnes ont visité le site Internet et 190 000 $ ont été ainsi détournés par Bowin.

http://www.pathfinder.com/fortune/1998/981026/net.html
http://www.pathfinder.com/fortune/1998/981026/net2.html

"Just a few years ago cyberstock scams didn't exist; now they are so numerous, regulators can barely keep up. Since establishing its online investor hotline in 1996, the Securities and Exchange Commission has received 100-odd complaints a day; in recent years it has been filing a new charge against Internet scamsters about once a month, on average. But even this is not sufficient. So pernicious has the problem become that investors themselves, disappointed by the SEC's relative ineffectiveness, are taking matters into their own hands. More than regulators, these cybervigilantes are the ones who alert fellow investors to potential scams. Still, the vigilantes are far outnumbered by the scamsters, and by all accounts this is just the beginning. Be warned: The micro-industry of cyberstock scams is exploding."
Fortune Investors 

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