Chapitre
Introductif
- Les internautes étaient au nombre de 86 millions en 1996. Ils sont aujourdhui
environ 113 millions, et seront probablement plus 250 millions en lan 2000. De
façon directe ou indirecte, ils devraient générer des flux de masses financières
dun montant denviron 200 milliards décus1
dici la même époque. Les internautes sont les utilisateurs du Réseau des réseaux
- lInternet - et les masses financières représentent le commerce électronique,
manne de demain. Tous trouvent tout sur le réseau. Si aujourdhui la majorité des
biens (notamment informationnels) et des services proposés reste gratuite pour
linternaute2, ce paradigme connait une
évolution rapide qui amène lavènement des sites marchands : des billets de train3 ou davion aux systèmes déclairage par
ballons à hélium4, des livres5
aux maisons6 en passant par les courses quotidiennes7, sans oublier bien sûr toute lindustrie
rattachée de près comme de loin au monde informatique.
- Le processus commercial n'a rien de très complexe. Le vendeur crée un site Internet
sur lequel il présente ses produits ou ses services. Pour se faire connaître, il peut
insérer de la publicité sur les lieux les plus visités par les internautes,
c'est-à-dire essentiellement ceux des moteurs de recherche8
et de la presse. Le client, lui, choisit un objet en fonction de sa description, de sa
photo et éventuellement de courts extraits de son ou de vidéo. Il remplit un bon de
commande, fournit son numéro de carte bancaire et reçoit par le réseau, par la poste ou
par un service de livraison rapide, son achat quelques minutes ou quelques jours plus
tard. Par rapport au système de distribution classique, un intermédiaire disparaît : le
bon vieux magasin réel avec ses kilomètres de linéaires et ses interminables files
d'attente aux caisses. A la place de l'échoppe séculaire, le cyberespace offre deux
alternatives : le site individuel et la galerie marchande. Rien de plus, en somme, que la
transposition de l'enseigne isolée et des centres commerciaux. Toute la différence tient
dans la virtualisation du lieu de vente. Elle permet de se passer d'un intermédiaire qui,
s'il apporte un service indéniable par l'exposition des objets réels et leur mise à
disposition immédiate, possède également d'importantes lacunes. Il contraint d'abord le
client à se déplacer. Ensuite, il n'offre qu'un stock limité de produits. Enfin, cette
méthode de distribution coûte cher au consommateur et elle se prête mal aux
comparaisons de rapport qualité/prix entre les produits. Sur Internet, à l'inverse, le
seul défaut réside dans l'impalpabilité des produits. Impossible de toucher, soupeser,
sentir, manipuler un objet. En revanche, la plupart des faiblesses de la distribution
physique s'évaporent dans le cyberespace. Le stock devient quasiment illimité. Une seule
échoppe virtuelle comme celle du libraire Amazon.com dispose de 2,5 millions d'ouvrages
à vendre. De plus, la visite de ses concurrents sur la Toile, tel le célèbre Barnes
& Nobles9, ne prend que quelques secondes quand il
faut souvent des heures pour visiter plusieurs magasins réels. Au fil de cette navigation
virtuelle, les internautes dénichent facilement des disques compacts ou des livres qui ne
sont pas édités en France. S'ils ne peuvent pas feuilleter les ouvrages, de nouveaux
critères de choix leurs sont offerts : la lecture ou de l'écoute d'extraits d'une oeuvre
à la consultation de critiques parues dans la presse, ou plus originale encore, la
participation des clients eux-mêmes, qui peuvent faire état de leur opinion sur le
produit et dont l'avis est accessible à tous les autres clients. La vitesse de la visite
favorise les comparaisons de prix. Le recours à l'expertise de certains magazines
spécialisés ne prend, lui aussi, que quelques minutes. Ainsi informé, le consommateur
doit passer à l'acte10.
- Internet et la révolution numérique
Internet devient un sujet banal, et le numérique sest introduit dans notre vie
de tous les jours : télévision, téléphonie mobile et fixe, camescope, appareils photo
ou tout simplement ordres délivrés par cartes bancaires. Tout ceci est possible
aujourdhui par la numérisation11 des données,
cest-à-dire leur transformation en éléments décriptables, consultables et
modifiables par ordinateur. Plus que louverture des grands réseaux informatiques et
lengouement du public pour ceux-ci, la véritable évolution (doit-on vraiment
parler de révolution ? 12) est portée par le
numérique. Avec la standardisation du format des données, leur collecte et leur
traitement sont facilités et accélérés, et le coût de ces opérations est en
constante diminution : les abonnements à la télévision par câble et par satellites
attirent de nombreux téléspectateurs, les ouvertures de comptes Internet se multiplient,
les ventes de téléphones portables ont littéralement explosé ces derniers mois. Mais
tous ces grands réseaux électroniques - qui sont lassociation de réseaux
informatiques et de télécommunications - empruntent de multiples supports : RTC13, RNIS14,
réseaux câblés15, satellites et demain peut-être
même le réseau électrique16. Cette diversité des
supports amène naturellement une diversité dacteurs. Traditionnellement, seules
les entreprises de services informatiques étaient concernées. Aujourdhui, le
potentiel du marché est si important quil provoque lappétit dacteurs
moins institutionnels : groupes internationaux de communication pour lesquels il
sagit dun prolongement naturel dactivités au 21ème siècle,
opérateurs de réseaux (électricité, eau, routes, voies ferrées ou aériennes) qui
peuvent mettre ainsi en valeur leur couverture géographique, ou toute entreprise qui
cherche une diversification rentable à courte échéance (les banques et les groupes
dassurance notamment). La conséquence de ce mouvement est lémergence de
lentreprise électronique, qui renouvelle le schéma classique du monde
entreprenarial.
- Lentreprise électronique
Lentreprise du 21ème siècle voit son modèle de réussite bouleversé. Il ne
peut plus sagir de compter diffuser un produit ou un service sur un territoire
protégé; il ne sagit plus également de compter sur lavantage de la taille.
Il sagit daller vite, ou tout au moins de ne pas aller plus lentement que le
concurrent. « Si la compétitivité du rapport prix/performance demeure une condition
nécessaire, elle suffit de moins en moins à assurer le développement et lavenir
à long terme : proximité et fidélisation du client dune part, innovation dans les
produits, les services ou lorganisation dautre part, jouent un rôle
discriminant croissant. Dans ce contexte, lefficacité et lintelligence
dutilisation de linformatique et des réseaux sinscrivent au cur
de la stratégie dentreprise »17.
Linformation (ou donnée) transmise sous forme numérique ne nécessite pas de
transformation pour être traitée, mais elle doit être maîtrisée. Loutil
informatique sert à lentreprise pour contrôler le flux de données numériques.
Mais cet outil qui répond à un besoin tend, sous leffet de son actualité, à
autonomiser son objet. De moyen, il tend à devenir une fin18.
En prenant une place si importante, il fait de lentreprise de services informatiques
un élément incontestable de la réussite économique19.
« La croissance implique un changement radical dans la manière de développer les
activités et créée des opportunités pour lentreprise électronique. (
) Les
impératifs économiques pour les entreprises daujourdhui sont déjà connus
mais ici exacerbés : mondialisation, vitesse, compétitivité ». Ces propos sont ceux de
Lou Gerstner, président dIBM, qui développe ainsi le concept dentreprise
électronique20 par la transformation de
lorganisation de lentreprise. « En fait, un certain nombre de ces
entreprises, appartenant à des industries très diverses, risquent de voir leurs propres
fournisseurs de technologie, ceux qui les aident à négocier ce virage (virage
technologique procurant toujours des opportunités favorisant larrivée de nouveaux
acteurs sur un marché), devenir leurs plus grands concurrents ». Or, il est intéressant
de noter quoutre le fait que Lou Gerstner soit le numéro un dune des
entreprises les plus actives dans le domaine de l ebusiness 21, son parcours professionnel la amené à être
en charge de la création dune des plus importantes sociétés de marketing direct
du monde chez American Express. Et il prédit pour la distribution électronique une
évolution similaire à ce quil a connu chez American Express : « Au départ, les
clients ne voulaient pas donner leur numéro de carte bancaire par téléphone.
Aujourdhui, tout le monde le fait. Je suis convaincu que le même phénomène se
produira pour la distribution électronique ». Sécurité et confidentialité
apparaissent en effet de plus en plus comme les maîtres-mots du commerce électronique
sur Internet.
- Le commerce électronique sur Internet
Le rapport Lorentz22 définit le commerce
électronique par « lensemble des échanges électroniques liés aux activités
commerciales : flux dinformations et transactions concernant des produits ou des
services.», et précise qu « il sétend aux relations entre entreprises,
entre entreprises et administrations, entre entreprises et particuliers et utilise
diverses formes de transmission numérisées, téléphone, télévision, réseaux
informatiques, Minitel, Internet ». Selon lOCDE23,
ce sont « toutes les formes de transactions liées aux activités commerciales, associant
tant les particuliers que les organisations, et reposant sur le traitement et la
transmission de données numérisées, notamment texte, son et image. Il désigne aussi
les effets que léchange électronique dinformations commerciales peut avoir
sur les institutions et sur les processus qui facilitent et encadrent les activités
commerciales ». Ces deux approches montrent que la définition peut être vaste,
quelle soit politique, économique24 ou
technique. Nous avons cependant choisi de délimiter notre étude au commerce
électronique sur lInternet25, considérant
quil représente la « possibilité de faire des échanges de biens ou de
services entre deux ou plusieurs participants (consommateurs finaux et entreprises) à
travers un médium électronique (outils et techniques). Les participants, dans cette
optique, doivent pouvoir y naviguer, emmagasiner, chercher, délivrer, échanger,
contracter, payer
bref tout ce qui fait une transaction commerciale au sens large du
terme »26 à lexception des transactions
dordre strictement bancaire.
- Le potentiel réel du commerce électronique est aujourdhui encore inconnu. Mais
des zones économiques sont déjà identifiées telles que lUnion européenne avec
ses 480 millions de consommateurs (et lavantage significatif dune monnaie
unique qui se profile27), le continent
nord-américain qui est lacteur le plus impliqué pour linstant, ou encore la
zone asiatique où lon connait déjà les joies de la téléphonie par Internet. En
France, le commerce électronique sur Internet a représenté 40 millions de francs en
1997, et devrait doubler tous les six mois pour représenter 160 millions en 199828. Dans le même temps, les analystes prévoient
quen 2001, 65% des sites Internet en France seront dédiés au commerce
électronique, et que ce marché devrait alors peser 57 milliards de francs. LOMC
avance29 que les transactions commerciales
électroniques sur Internet devraient dépasser les 300 milliards de dollars d'ici l'an
2008, chiffre que le département américain du commerce prévoit pour 2002. En fait, il y
a là un potentiel phénoménal qui ne laisse personne indifférent, et qui provoque les
envies de tous30. Et le succès va venir. Faut-il
réellement en être convaincu ? Les positions américaine31,
européenne32 et en particulier française33 ne laissent plus trop de doute (ou de choix
dailleurs) à ce sujet. Cependant, par delà même les chiffres, il sagit de
penser le commerce de façon radicalement différente, et délaborer un système
véritablement nouveau. Cette constatation, simple en apparence, implique des
conséquences dont lampleur exacte nous échappe encore, mais dont les contours
commencent à se définir : nouveaux paradigmes économiques34,
nouveaux cadres réglementaires35, et surtout
nouvelles habitudes. Internet ne laisse plus indifférent les entreprises car il
correspond à leurs grandes préoccupations actuelles : rester compétitives à
lheure de la mondialisation des marchés et mieux communiquer avec leurs clients.
Ainsi, le caractère mondial du réseau permet de promouvoir, de communiquer,
dinformer et de prospecter sans limite géographique pour un coût d'utilisation
qui, en valeur absolue, est le même36 sur le lieu
d'émission ou de réception de linformation. Limpact économique majeur de
lInternet est aujourdhui souvent associé au commerce électronique et à la
délocalisation de la production et des services. En fait, lInternet remet en cause
la nature même des mécanismes économiques de la production, de la distribution, de la
consommation et de la concurrence.
- On peut néanmoins légitimement sétonner de lengouement dun grand
nombre pour lInternet en général et le commerce électronique en particulier. En
effet, les entreprises n'ont pas attendu l'Internet pour faire du commerce par voie
électronique. Depuis plus de quinze ans, des sociétés du monde entier réalisent des
échanges au moyen d'une technique reconnue comme sécurisée : lEDI ou Echange de
Données Informatisées37. L'EDI vise à l'échange
de messages normalisés d'une entreprise à une autre par le biais d'un réseau de
télécommunications. Son intérêt fondamental est l'automatisation de certains processus
comme la prise des commandes, le suivi des colis envoyés ou la facturation en évitant
les hasards et les délais du courrier et les ressaisies manuelles. Plus le message reçu
pénètre dans le tissu informatique, plus les gains de productivité sont élevés :
réduction des stocks, réduction des coûts de transaction, suivi en temps réel de la
production, des commandes et des approvisionnements, accélération des traitements
logistiques, élimination des erreurs et des tâches répétitives. Les échanges sont
sécurisés et structurés selon des normes auxquelles chacun se plie. Chaque acteur est
identifié. L'EDI exige des investissements importants pour sa mise en uvre, et se
développe notamment quand les grands groupes l'imposent à leurs fournisseurs. Les
entreprises qui ont déboursé des sommes non négligeables pour sécuriser leurs
échanges interentreprises ne tiennent pas trop à ce que ces échanges migrent vers
d'autres supports. Les autres entreprises, celles qui n'ont pas investit dans l'EDI, ont
tendance à se tourner vers la solution tout aussi efficace mais surtout plus
économique que représente l'Internet. La question peut alors se poser de savoir si
l'EDI et l'Internet sont en concurrence ? Cette question fait apparaître deux
tendances : La tendance de compatibilité entre l'EDI et l'Internet, qui a pour but
de mettre en place des liaisons directes entre les entreprises optant pour la solution
Internet et celles utilisant l'EDI. Ces dernières pourront par ce biais continuer à
utiliser l'EDI afin de rentabiliser les lourds investissements réalisés à l'origine. La
seconde tendance, nettement plus restrictive, est la migration vers l'Internet. Face aux
nombreux avantages de l'Internet, des entreprises anciennement équipées pour l'EDI se
tournent progressivement vers cette solution. Les PME choisissent aussi ce nouveau moyen
pour sa flexibilité, délaissant ainsi l'EDI et sa lourdeur.
- Sil fallait cependant ne retenir quun avantage promu par toutes les
entreprises qui font déjà du commerce sur Internet ou qui projettent de sy
engager, il sagirait de lidentification de leurs publics. Le commerce
électronique fait aujourdhui déjà recette, ne serait-ce que par ses
produits dérivés : articles spécialisés ou grand public, études
stratégiques, audits, progiciels, logiciels spécifiques, etc. Mais, que ce soit en
termes de marché (internationalisation de loffre et démarchage de nouveaux clients
à hauts revenus), de marketing (organisation et diffusion dinformations très
complètes sur les produits en fonction du profil et des achats des clients), de
stratégie (fidélisation dune clientèle), de services au client (conseils
personnalisés avant la vente et suivi interactif après-vente) ou encore de communication
(ciblage de public pour laffichage de publicités), Internet offre le terrain le
plus avantageux pour faire prospérer lidentification des données au sens large. Et
tout commerce électronique quil soit, cela ne doit pas nous faire oublier
quil sagit avant tout de commerce au sens le plus courant du terme, avec
notamment lexigence didentification des acteurs qui na rien de nouveau.
- Des identifiants dont on ne peut faire léconomie38
La notion didentification est au coeur même du fonctionnement dInternet.
En effet, et comme cela est rapporté dans le travail de la mission interministérielle
Falque-Pierrotin, « le fondement de l'Internet est un langage de communication numérique
(TCP/IP: Transmission Control Protocol over Internet Protocol) capable de faire passer sur
tout type de réseau des données numériques, d'un envoyeur identifié vers un
destinataire identifié »39. La nature numérique de
linformation autorise même à la segmenter afin de lenvoyer par
paquets vers sa destination. A larrivée, celle-ci est reconstituée
grâce aux identifications contenues dans chacun de ces segments. La simple connexion au
réseau à partir dun terminal suppose donc son identification de sorte que les
données envoyées ou réceptionnées soient orientées durant leurs trajets vers le bon
terminal. Les deux machines sont respectivement identifiées par une adresse IP (pour Internet
Protocol), cest-à-dire lidentité de lordinateur sur le réseau. En
réalité, mis à part la nature physique spécifique des données numérisées,
lanalogie pourrait être faite avec le réseau postal : ladresse du
destinataire est indispensable au bon acheminement de la lettre une fois quelle est
placée dans le réseau, et la présence de ladresse de lexpéditeur au dos de
la lettre peut permettre son retour dans le cas où la destination venait à faire
défaut. Ce fonctionnement, dont le mécanisme est en réalité facile à appréhender,
permet lacheminement chaque jour sur Internet, et avec succès, dune somme
dinformations si énorme quelle en devient préoccupante pour les différentes
autorités chargées du fonctionnement du réseau. Dans cette masse, lidentification
a donc une place unique. Parmi ces informations qui transitent chaque minute sur le
réseau, un très grand nombre se rapporte directement à des individus - nom, prénom,
adresse postale ou électronique, références bancaires - mais aussi des informations
dont la nature est mal connue dun grand nombre dinternautes - DNS40, adresses IP41
dynamiques ou statiques, type de navigateur42
utilisé, plate-forme43 de connexion, etc.
- Or, de nombreuses contributions consacrées au commerce électronique traitent
laspect juridique de ces données. Quil sagisse de discuter la
«Sécurité et confiance dans le commerce électronique »44,
de relever le caractère de poudrière juridique45
du commerce électronique, de traiter des aspects légaux du commerce électronique46 , les problèmes juridiques évoqués sont toujours
les mêmes : protection dune marque, preuve de la réalité des opérations,
qualification de lopération réalisée, qualité et fiabilité des moyens de
paiement,etc. Il serait plus précis dans ces cas de parler des contrats du commerce
électronique plutôt que du commerce électronique. Car, si la notion de commerce
électronique inclut indiscutablement laspect contractuel, elle nen demeure
pas moins plus large. Le caractère personnel des données traitées par
linformatique lors de leur élaboration, leur émission, leur transit et leur
réception sur Internet est pourtant tout aussi à propos lorsquest évoqué l
ebusiness, mais peu de contributions y sont consacrées. Il y a là au fond
une certaine correspondance entre la réalité de faits et la prise de conscience du
phénomène. La France sest dotée depuis 1978 dune législation47 traitant de la protection de ces données à
caractère nominatif face aux dangers dune informatique grandissante. Relayée en
1981 par la Convention européenne pour la protection des personnes à légard du
traitement automatisé des données à caractère personnel du Conseil de lEurope48, cette préoccupation a abouti à ladoption
dune directive communautaire en 199549.
- Au plan national et européen, les règles de protection des données personnelles
sappliqueront sans aucun doute au commerce électronique sur Internet, et
découleront dune position harmonisée au plan communautaire par la directive de
1995. Malgré les difficultés inhérentes à la transposition de la directive, la France
a le crédit dune expérience de près de vingt ans et le pragmatisme de la Cnil50 - lautorité administrative indépendante
chargée de lapplication de la loi de 1978 - fait aujourdhui
lunanimité. La véritable difficulté se trouve au plan international, due à la
nature même dInternet qui est un réseau "transfrontières" soumis
également aux différentes lois nationales. Lenvironnement réglementaire est
morcelé51, et il apparaît quau delà de la
simple concurrence de différentes réglementations, la notion de données personnelles et
la protection voulue recouvrent des réalités fondamentalement différentes. Malgré des
conceptions différentes (anglo-saxonne, française ou néerlandaise), lUnion
européenne a, de ce point de vue, eu le mérite dadopté un cadre réglementaire
commun pour traiter de res peu ordinaires.
- Des biens informationnels dun type particulier
Lidée peut paraître ici surprenante de se soucier de la qualification juridique de
linformation en général, alors que celle qui nous intéresse est précisément
traitée dans des textes nationaux et internationaux. Elle nest peut être pas si
étrangère que cela à nos préoccupations. Linformation peut être définie comme
« un message porteur de signification dont la valeur patrimoniale est fonction de sa
densité informative »52. Or, les données
personnelles présentent ce caractère de très forte densité informative aux
regard des personnes identifiées ou identifiables. Un arrêté du 22 décembre 198153 relatif à lenrichissement de la langue
informatique est venu indiquer que « linformation est un élément de connaissance
susceptible dêtre représenté à laide de convention pour être conservée,
traitée ou communiquée ». Le droit appréhende maladroitement la réalité de
linformation, et nen protège que la forme, et encore sous certaines
conditions. Linformation brute reste inappropriable, de par son caractère tantôt
collectif, tantôt individuel54. « Lindividu
est, par essence, gisement dinformations. Avec la numérisation des données,
linformation sur la personne non seulement fait lobjet dun traitement
massif mais est devenue partie intégrante dun marché »55écrit
Nathalie Mallet-Poujol. Nous abordons lère de la marchandisation de
linformation personnelle aux fins de marketing, et la véritable préoccupation est
à présent la protection de cette information. Or, la protection vise soit la forme de
linformation, soit la personne concernée par celle-ci, soit le moyen de la traiter
ou de la transmettre, soit le contenu du message. Il apparaît clairement que le
législateur na pas voulu reconnaître lexistence dun droit privatif
général sur les informations. « Cette exploitation commerciale conduit certains
juristes à préconiser lappropriation de linformation personnelle, concept
permettant à tout citoyen dêtre propriétaire des droits dexploitation
commerciale des renseignements le concernant »56
poursuit Nathalie Mallet-Poujol. Mais, lidée est alors de permettre par ce
mécanisme un droit de contrôle de la diffusion commerciale des données; elle nen
demeure pas moins excessivement dangereuse en instaurant une faculté pour lhomme de
disposer de linformation le concernant quand seule la jouissance de
cette information est en jeu. Selon lauteur, ce concept hypothéquerait le principe
de dignité de la personne, notamment au regard du lien qui existe entre information
personnelle et personne humaine : « le degré dassimilation de linformation
à la personne, en tant quentité corporelle, est variable selon les données
concernées. Avec linformation génétique, la frontière avec la personne est
impalpable
Ce lien nest pas toujours essentiel, il peut être plus
intellectuel et concerne toutes les informations relevant de létat civil et de la
vie privée ou publique, professionnelle ou ludique des personnes physiques (
)
Lextra-commercialité interdit de faire de ces informations personnelles
lobjet de conventions. ». La loi de 1978, analysée sous langle du droit
privé, instaure un rapport de droit tout à fait nouveau de lhomme sur les
informations le concernant, énonçant un certain nombre de prérogatives de
lindividu à légard du traitement automatisé de ses données. Et larticle premier57 de la
loi souligne que le lien entre la personne et ses données est « forgé autour de sa
dignité et induit des prérogatives spécifiques, qui encadrent lactivité
informatique sans toutefois lentraver ». La pratique, sensible à la valeur
économique de ces informations, sefforce depuis longtemps de faire reconnaître
leur caractère appropriable, et lévolution marquée par la création
dun droit sui generis inscrit dans la directive communautaire relative à la
protection des bases de données58 marque un pas dans
ce sens. Or, les données à caractère personnel sont conservées dans de tels
récipients qui permettent leur traitement à grande échelle59. Parler dappropriabilité de linformation
personnelle pourrait avoir du sens dans ce cas. Néanmoins, linformation personnelle
fait lobjet dune législation spéciale qui la place pour linstant à
lécart dun éventuel principe général dappropriation sur
linformation60. Mais, la vigilance doit être
grande car la non-appropriation nest pas un obstacle à lusage, lequel peut se
révéler loyal mais aussi abusif. A mesure que les acteurs commerçants de
lInternet se rendent compte des potentialités dexamen des habitudes de
consommation, les tentations sont de plus en plus fortes, et les atteintes à la
législation sont nombreuses, parfois par ignorance, souvent en connaissance de cause. La
protection se doit dêtre efficace et, pour ce faire, doit répondre aux conditions
de qualification des données et du traitement que celles-ci subissent.
- Données personnelles61
sur Internet
« Toute information concernant une personne physique identifiée ou identifiable » est
une donnée à caractère personnel. Cette définition donnée par la convention 10862 du conseil de lEurope est reprise
intégralement par la directive communautaire de 1995 en son article
2a, mais cette dernière précise qu « est réputée identifiable une personne
qui peut être identifiée directement ou indirectement, notamment par référence à un
numéro didentification ou à un ou plusieurs éléments spécifiques, propres à
son identité physique, physiologique, psychique, économique, culturelle ou sociale ».
Indiscutablement, les informations relevant de létat civil, par exemple, sont de
cette nature63. La loi relative à
linformatique, aux fichiers et aux libertés utilise le terme de données
nominatives, entendant par là « les informations qui permettent, sous quelque forme que
ce soit, directement ou non, lidentification des personnes physiques auxquelles elle
sappliquent »64. Les deux définitions sont en
réalité très proches car la pratique de la Cnil a comblé les non-écrits de la loi.
- Les données nominatives ou à caractère personnel disponibles sur Internet sont
assurément sujettes à un traitement automatisé, cest-à-dire à « un ensemble
dopérations effectuées (
) à laide de procédés automatisés » comme
le précise larticle 2b de la directive. Internet est
un réseau électronique, mélange dinformatique et de télécommunications. Il
répond aux critères posés en offrant un procédé automatisé permettant « la
collecte, lenregistrement, lorganisation, la conservation, ladaptation
ou la modification, lextraction, la consultation, lutilisation, la
communication par transmission, diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le
rapprochement ou linterconnexion, ainsi que le verrouillage, leffacement ou la
destruction ». Dans deux délibérations du 7 novembre 199565,
la Cnil a rappelé que la loi Informatique, fichiers et libertés a également
vocation à sappliquer à la circulation de données nominatives sur Internet,
réseau informatique international. Le traitement visé dans ces deux délibérations
nest pas le réseau en lui-même, encore quune telle hypothèse pourrait être
argumentée eu égard au protocole de transmission des données sur Internet66. Lapplication de ces textes aux activités
développées sur Internet nest pas réellement discutable, et paraît même
confortée en France par lexpérience de la télématique qui présente, de ce point
de vue, des similitudes à légard du Réseau des réseaux. Les données transitant
sur Internet peuvent accueillir la qualification de données à caractère personnel, ou
de données nominatives suivant le texte visé, et font, de par la nature même de leur
médium, lobjet dun traitement automatisé. La qualification juridique de
cette situation a un intérêt au regard de la protection qui est apportée à ces
données.
- La protection et ses enjeux
La protection des données personnelles vise à éviter les abus et les excès dans leur
traitement, mais aussi à introduire un équilibre qui autorise lessor et le
développement du commerce électronique sur Internet. Cette double motivation doit
garantir une démarche pragmatique, à linstar de ce que fait la Cnil depuis
quelques années déjà. Mais la contrainte légale ne sera pas suffisante car Internet
est un réseau international, et la loi et le règlement connaissent des limites que le
commerce ignore plus facilement. « Le temps, cest de largent », et ce dicton
commercial est tout aussi vrai sur lInternet quailleurs. La lex mercatoria
est plus simple à mettre en place car largent est un langage universel, et les
différences seffacent plus vite. La règle juridique est pourtant ici primordiale.
Nous entrons aujourdhui dans la société de linformation, et biens
informationnels tels que connaissances et savoirs deviennent des armes commerciales de
première nécessité. Les données personnelles sont tout à la fois des moyens du
commerce électronique, et des objets de ce même commerce. Le rapport Lorentz précisait
déjà que des points de repère et des garde fous, même imparfaits devaient être
rapidement fixés pour développer la confiance chez les acteurs du marché, et quà
cet égard, lune des priorités paraissait être la protection des données
individuelles. La réglementation visant à protéger les informations personnelles peut
sembler lourde de contraintes pour les entreprises, et en même temps trop légère à ces
bénéficiaires. Lissue ne sera pas dans lexcès de réglementation, ni dans
un sens, ni dans lautre, mais dans un consensus laissant au commerce électronique
une chance de bien fonctionner et dutiliser ses atouts majeurs (au premier rang
desquels la personnalisation des services), tout en plaçant la protection à un niveau
élevé qui garantisse les prérogatives de lindividu sur ses données.
- La réglementation doit être promue auprès des professionnels comme un ensemble de
règles de gestion dont le bénéfice excède largement la gène occasionnée par la
rigidité des normes67 . Une entreprise
comprend que sa banque de données de profils consommateurs est vitale pour elle. La perte
de cet ensemble informationnel (par mauvaise manipulation, piratage, problèmes
techniques,etc) peut lobliger à déposer son bilan. Elle a donc tout intérêt à
observer les règles de protection des données personnelles, au-delà des questions de
responsabilité vis-à-vis des personnes concernées par les données. Lacceptation
des ces normes de protection peut même se révéler un argument commercial fort mis en
avant pour rassurer les internautes-clients ou les entreprises partenaires. A
linverse, les individus en général, et dans notre étude, les internautes en
particulier, doivent se sentir plus concernés par le sort de leurs données et ne pas
hésiter à déclencher les mécanismes de protection. De cette façon, entreprises,
clients et consommateurs pourraient, chacun à leur façon, se sentir bénéficiaires des
mesures mises en place.
- Plan du mémoire
Dans le cadre du commerce électronique sur Internet, les données personnelles sont en
même temps exposées et protégées.
Elles sont nécessairement exposées (Partie I)
puisquelles servent à lidentification de linternaute lors de ses
sessions de consultation sur le réseau ou dès que celui-ci utilise des fonctions de
messagerie ou de forums de discussion. Elles sont nécessairement exposées car
linternaute commerce, vend et achète des produits tous les jours plus diversifiés.
Elles sont exposées, à linstar du commerce non électronique, car les marchands
cherchent à savoir ce qui est consommé, dans quelles conditions, dans quelles
proportions
Les données personnelles servent à cela : état civil, coordonnées
bancaires, typologie des achats, temps de connexion, sites visités, type de logiciels
utilisés pour la consultation de pages Web68, pour
la gestion du courrier électronique, publicités consultées, etc. Il ny a de ce
point de vue rien de véritablement nouveau : larrivée du téléphone du fax, et du
minitel, lutilisation généralisée des cartes bancaires, le développement de la
grande distribution ont été autant denvironnements favorables à cette course aux
identifiants depuis quelques années. Mais lInternet multiplie les facilités de
collecte de ces données identifiant des individus (ou permettant leur identification),
tant qualitativement que quantitativement. Nous avons donc essayé dans cette première
partie de classifier les situations, juridiquement qualifiées, dans lesquelles ces
données sont exposées. Nous évoquerons tour à tour les prospects classiques - qui ont
déjà plus ou moins leurs équivalents dans le commerce non cyber, les moyens
de paiement en ligne avec notamment le cas spécifique de la cryptologie, et la situation
des intermédiaires techniques et financiers, en particulier celle des Fournisseurs
dAccès à Internet.
- Nécessaires au commerce électronique, les données nen restent pas moins des
informations sensibles dont les nombreux traitements possibles appellent à une vigilance
accrue. Ces données sont donc protégées (Partie II) aussi
bien au plan national queuropéen. La directive de 1995 est laxe central de ce
dispositif de sécurité et de surveillance. En attendant la transposition de cette
dernière prévue pour la mi-199969, la loi de 1978
reste actuelle et pertinente, et avec elle la doctrine de lautorité chargée de son
application. Les échanges transfrontaliers de données retiendront néanmoins un peu plus
notre attention. Au plan international, la prise de conscience se fait plus lentement, et
le niveau de protection semble globalement inférieur à celui introduit par la directive.
Les sociétés nord-américaines, grands comptes de lInternet et sociétés de
consommation avant-gardistes, réalisent que des excès ont lieu et réagissent
rapidement, à linstar dun certain nombre dacteurs institutionnels de
lInternet.
1 Soit environ 1 300 milliards de
francs, en évaluant lécu à 6,5 francs.
2 Fidèle en cela, non pas aux
militaires concepteurs du réseau Arpanet, mais à ses promoteurs ultérieurs quont
été les universitaires. v. Annexes, Extrait de la mission interministérielle sur
lInternet 16 mars 1996, rapport Falque-Pierrotin.
3 Revue de presse : Vendredi 20 mars 1998 SNCF: la réservation de train sur
Internet sera possible dès cet été.
4 Revue de presse : Vendredi 20 mars 1998 Une société iséroise s'appuie sur
Internet pour conquérir le marché mondial.
5 V. www.amazon.com et ses 2,5 millions de
références.
6 Revue de presse : Lundi 13 juillet 1998 Microsoft lance un site Web pour
acheter une maison en ligne.
7 Revue de presse : Mercredi 6 mai 1998 "Cyberfromagerie": le fromage
français en vente sur le Web.
8 Programme ou service utilisé pour
localiser des fichiers sur un intranet ou sur le Web. L'accès à un moteur de recherche
s'effectue généralement à l'aide d'un navigateur. Parmi les moteurs de recherche les
plus connus, citons AltaVista, Yahoo!, HotBot et Lycos. De nouveaux moteurs de recherche
sont développés en permanence.
9 http://www.barnesandnobles.com.
10 Ce moment est encore considéré
comme délicat par nombre d'internautes. Pour régler un achat en ligne, la communication
du numéro de la carte de crédit et de sa date d'expiration reste en effet le moyen le
plus utilisé.
11 Numériser consiste à
transformer un signal analogique en un signal numérique porteur de la même information
(texte, son, image) avec un système de numérotation à base 2 (suite de chiffres 0 et 1)
que lon appelle le binaire.
12 « Ce qui est en cause
cest à terme, la capacité de la société française à tirer profit dune
véritable révolution industrielle. », rapport Lorentz, Commerce électronique : une
nouvelle donne pour les consommateurs, les entreprises, les citoyens et les pouvoirs
publics,
http://www.telecom.gouv.fr/francais.htm, janvier 1998;
13 Réseau téléphonique commuté,
notre réseau téléphonique classique.
14 Réseau Numérique à
Intégration de Services.
15 Revue de presse : 5 août 1998 Internet sur le câble à Paris au plus tard fin
janvier 1999.
16 La connexion à un réseau
électronique se fait alors à un débit denviron 1 Méga-octet par seconde, contre
56 Kilo-octet dans le meilleur des cas sur le RTC. Lexpérience la plus avancée a
lieu en Grande-Bretagne.
17 Synthèse
du rapport Lorentz,.
18 Revue de presse : Vendredi 7 août Lindustrie informatique mondiale
dépasse les 1.000 milliards de dollars.
19 « La croissance de
lInternet et de ses usages commerciaux se développe en étroite synergie avec celle
des entreprises qui conçoivent, réalisent et mettent en uvre les équipements,
logiciels et services informatiques, de télécommunications ou audiovisuels. La
participation des industriels français, des opérateurs de télécommunications, des
sociétés de services, des créateurs de "contenu", à la rapide expansion de
ces activités à forte valeur ajoutée est essentielle pour lavenir », note encore
F. Lorentz dans son rapport.
20 Interview de Lou Gerstner,
président dIBM, Lentreprise électronique, un changement radical,
Informatiques Magazine, 15 mars 1998.
21 Pour Electronic
Business.
22 Lorentz F. (rapport du groupe
présidé par), Commerce électronique : une nouvelle donne pour les consommateurs, les
entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics, http://www.telecom.gouv.fr/francais.htm,
janvier 1998;
23 OCDE, Le commerce électronique
; opportunités et défis pour les gouvernements, OCDE, 1997, p3.
24 Le fait pour une entreprise
dutiliser linformatique, associé de réseaux de télécommunications, pour
interagir avec son environnement, v. Kaplan D. (sous la direction de), Internet, les
enjeux pour la France, Paris, AFTEL, 1995, p93.
25 Pour
une approche physique des ressources du réseau, v. Annexes, Extrait de la mission
interministérielle sur lInternet 16 mars 1996, rapport Falque-Pierrotin.
26 Etude MIAGE, Les enjeux
économiques du commerce électronique sur Internet, 2 juin 1997.
27 V. à ce propos la synthèse du rapport Lorentz, Annexes.
28 Revue de presse : Jeudi 2 avril 1998 Le marché du commerce sur Internet
estimé à 40 millions de francs en France par Benchmark.
29 Revue de presse : Mercredi 20 mai Accord à Genève sur le commerce
électronique.
30 Pour anecdote : une jeune société franco-américaine - E-technologies - attaque
IBM en justice au motif que, dans toutes ses campagnes de communication sur le commerce en
ligne, Big Blue utilise le sigle e, l'initiale d'electronic. Or E-technologies affirme
avoir déposé cette voyelle-devenue marque- deux mois avant IBM.
31 Revue de presse : Vendredi 24 avril 1998 Nouvelles pressions américaines à
l'OMC à propos du commerce électronique. v. aussi le discours de Bill Clinton a
global framework for electronic commerce, disponible sur http://www.whitehouse.go/WH/NEW/Commerce.
32 Commerce électronique : la
Commission présente un cadre d'action pour l'avenir, 16 avril 1998, v. Annexes.
33 Discours du Premier Ministre,
Préparer lentrée de la France dans la société de linformation, Université
de la communication dHourtin, 25 août 1997, http://www.premier-ministre.gouv.fr/DISCOURS/250897.HTM.
Revue de presse : Mercredi 6 mai 1998 Le gouvernement annonce dix mesures pour développer
le commerce sur Internet.
34 Revue de presse : Mercredi 18 février 1998 Les Etats-Unis ne veulent pas de
droits de douane sur le commerce électronique.
35 Revue de presse : Mercredi 29 juillet 1998 Commerce électronique : création
d'une nouvelle société pour l'élaboration de normes internationales.
36 Le coût ne dépend que de la
localisation du fournisseur d'accès.
37 Sur lEDI, v. Lamy Droit de
linformatique, 1997, n°2675.
38 V. lapproche, selon nous
juste, de la Cnil au chapitre 3 La protection des données en Europe et dans le
monde de son 17ème rapport dactivité 1996, La Documentation Française,
Paris, 1997.
39 Pour
une approche logique des ressources du réseau, v. Annexes, Extrait de la mission
interministérielle sur lInternet 16 mars 1996, rapport Falque-Pierrotin.
40 Le DNS ou Domain name server est
un protocole qui assure la conversion entre une adresse IP et et sa correspondance sous
une autre forme que des chiffres (très souvent un nom de domaine sou forme de lettres).
41 Communément appelée adresse
IP, l'Internet protocol (protocole Internet) permet d'identifier ordinateur connecté à
Internet. Cette adresse est numériquement composée de quatre groupe de nombres, des
octets, séparés de points. L'identifiant d'une machine sur le réseau pourra par exemple
prendre la forme suivante : 128.121.4.5. L'utilisateur prendra le plus souvent
connaissance de l'adresse sous la forme DNS, c'est-à-dire sous une autre forme que des
chiffres.
42 De langlais
browser, il désigne le logiciel permettant la consultation des pages HTML sur
Internet; les deux logiciels les plus répandus sont lInternet Explorer de Microsoft
et le Navigator de Netscape. v. aussi Glossaire.
43 Le terme plate-forme
se rapporte au type dordinateur à partir desquels seffectue la connexion en
particulier ou le traitement en général: PC, Macintosh ou stations de travail
44 Caprioli E., Sécurité et
confiance dans le commerce électronique, JCP Ed G, n°14, 1er avril 1998, p583.
45 Chronique de Gérard Hass et
Olivier de Tissot, Commerce électronique : une poudrière juridique, 10 juillet 1998,
Juriscom, http://www.biozone.ml.org/juriscom.
46 Dossier Commerce électronique,
Droit & patrimoine, n°55, décembre 1997.
47 Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978
relative à l`informatique, aux fichiers et aux libertés, JO 7 janvier 1978.
48 Convention
108 du 28 janvier 1981 du Conseil de l`Europe sur la protection des personnes à
l`égard du traitement automatisé des données à caractère personnel. faite à
Strasbourg le 28 janvier 1981 et publiée par le décret n° 85-1203 du 15 novembre 1985,
JO 20 novembre 1985, p13436.
49 Directive
95/46/CE du 24 octobre 1995 relative à la protection des personnes physiques à
l`égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de
ces données, JOCE N° L 281 du 23 novembre 1995.
50 Commission nationale de
linformatique et des libertés.
51 "les pionniers du commerce
électronique opèrent dans un environnement réglementaire international encore
fragmenté". Revue de presse : Jeudi 26 février 1998
La France présente un mémorandum sur le commerce électronique.
52 Daragon E., Etude sur le statut
juridique de linformation, Dalloz 1998, 7ème cahier, Chron. p63;
53 JO, 17 janvier 1982, p624.
54 Mallet-Poujol N., Appropriation
de linformation : léternelle chimère, Dalloz 1997, 38ème cahier, Chron.
p330.
55 Mallet- Poujol N., art.
précité..
56 Hunter L. et Rule J., Vers un
droit de propriété des renseignements personnels, communication au Congrès de
lAssociation Canadienne Française pour lavancement de la science, Montréal,
mai 1994.
57 Article
1er de la loi du 6 janvier 1978 : « Linformatique doit être au service de
chaque citoyen. Son développement doit sopérer dans le cadre de la coopération
internationale. Elle ne doit porter atteinte ni à lidentité humaine, ni aux droits
de lhomme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques ».
58 Directive 96/9/CE du parlement
européen et du conseil du 11 mars 1996 relative à la protection des bases de données,
JOCE 23 novembre 1995, n°L281, p31, et texte intégral en hypertexte sur http://guagua.echo.lu/legal/fr/proprint/basedonn/basedonn.html;
v. aussi Derieux E., Incidences de la directive bases de données sur le droit
de linformation, Les Petites Affiches, n°21, 18 février 1998.
59 V. à ce propos la déclaration
de J. Fauvet, Revue de presse : Mercredi 8 juillet 1998 La
Cnil souhaite voir son pouvoir renforcé.
60 Nous sommes favorables de ce
point de vue à lanalyse citée de Nathalie Mallet-Poujol.
61 Nous envisagerons celles-ci de
manière globale, quelles émanent dune personne physique seule, ou dune
personne physique dans le cadre dune personne morale. La Cnil elle-même a repris
l'idée dans son second rapport annuel.; elle semble y avoir renoncé ensuite, tout en
soumettant partiellement à la loi les fichiers "mixtes" qui portent sur des
personnes morales tout en comprenant des informations relatives à des personnes
physiques, telles que les dirigeants, associés ou actionnaires.
62 Article
2a.
63 Encore quelles ne soient
pas parmi les identifiants les plus fiables sur Internet, au contraire des numéros.
64 Les caractéristiques
subjectives et objectives de l`information nominative ne sont pas à considérer. Peu
importe si l`information est sensible ou non, protégée ou facilement accessible,
publique ou confidentielle, aisée ou non à comprendre, peu importe son sens et son
objet, si elle concerne une personne mineure ou majeure. La forme des informations est
indifférente: caractères alphanumériques directement lisibles ou codés (cariotype
génétique), image fixe ou animée (dessin, photo, film, bande-vidéo), son (voix) etc.
65 Délibération n°95-131 portant
sur la demande davis présentée par le Centre National de Calcul Parallèle des
Sciences de la Terre (Institut de Physique du Globe de Paris) concernant le traitement
automatisé dinformations nominatives pour la publication dun annuaire sur un
réseau international ouvert (demande davis n°375542), et délibération n°95-132
portant sur une demande davis présentée par lInstitut de Physique Nucléaire
dOrsay (IN2P3) concernant le traitement automatisé dinformations nominatives
pour la publication dun annuaire sur un réseau international ouvert (demande
davis n°376385), Note Ariane Mole., Droit de linformatique et des télécoms,
1996, n°2, p65.
66 V. infra n°8.
67 Selon le rapport Braibant, «
Ces règles et ces contrôles sont trop souvent appréhendées par certains responsables
de traitements comme des entraves au développement des moyens informatiques dans
l'administration et dans l'entreprise. Mais, de même que le code de la route n'a pas tué
l'automobile, l'encadrement juridique du traitement des données personnelles a été
l'instrument d'une indispensable maîtrise des progrès des technologies de l'information
». Braibant G. (rapport du groupe présidé par), Données personnelles et société de
linformation, Rapport au Premier Ministre sur la transposition en droit français de
la directive n°95/46/CE, http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/,
mars 1998.
68 De langlais World
Wide Web, cest le plus célèbre service d'informations sur Internet, avec un
système de recherche basé sur la technologie de l'hypertexte. Cest aussi le
Consortium industriel dirigé par le Laboratory for Computer Science du Massachusetts
Institute of Technology de Cambridge. Ce consortium favorise le développement des
standards et encourage l'interfonctionnement entre les produits du World Wide Web. Basé
à l'origine à l'European Laboratory for Particle Physics (CERN) à Genève, en Suisse,
où la technologie World Wide Web fut développée, le Consortium n'a pas totalement
réussi son entreprise qui visait à stimuler la coopération en matière de technologies
Web auprès d'un certain nombres de groupes privés, souvent peu enclins à livrer leurs
secrets.
69 Revue de presse : Mercredi 8 juillet 1998 La Cnil souhaite voir son pouvoir
renforcé.
|