Nous
proposons, à 6 mois de l'échéance fatidique, une méthode susceptible de répondre aux
besoins des entreprises qui n'auraient pas encore, ou mal, débuté leur plan d'action an
2000.
Cette
méthode ne saurait être appliquée arbitrairement et ne doit pas alourdir les projets en
cours ni la prise de décision.
La
présente étude a pour but de structurer la réflexion des entrepreneurs et/ou des
responsables informatiques dans leur approche de la problématique an 2000.
La
démarche proposée dans cet article sarticule autour de trois étapes :
Une méthode
permettant lidentification des équipements potentiellement affectés et la
hiérarchisation des priorités ;
Une présentation
sommaire des principes de droit régissant les contrats informatiques ;
Une typologie des
différents contrats sattachant aux services informatiques, aux équipements et
logiciels : conseil, audit, vente, location, crédit bail
I. Identifier et
hiérarchiser les problèmes
Pour déterminer les
contrats susceptibles d'être impactés par l'an 2000, encore faut-il pouvoir identifier
les éléments potentiellement affectés.
Par
souci pédagogique et afin de ne pas rentrer dans des considérations trop techniques,
nous proposons ci-après une liste des différents matériels et produits qui seront
directement ou indirectement affectés par le changement de millénaire.
A
partir de ces éléments, il conviendra de répondre à la question suivante :
quelles sont les machines et/ou les logiciels déterminants pour la continuité de mon
appareil de production ?
Cest
cette approche par risque qui permettra détablir une hiérarchie des priorités.
Sen
tenir à ces priorités permettra au chef dentreprise de mieux visualiser l'effort
à fournir pour mettre en place une politique de remplacement, et, le cas échéant, pour
concevoir des solutions durgence.
Les systèmes d'information
Gros systèmes |
Mini-systèmes
(serveurs NT, systèmes UNIX
dédiés,
.) |
Micro-ordinateurs |
Matériel informatique (hardware, CPU, dispositifs de
stockage, d'entrée/sortie, de communication,
) |
Matériel informatique (hardware, dispositifs de stockage,
d'entrée/sortie, de communication,
) |
Matériel informatique (hardware, CPU, dispositifs de
stockage, d'entrée/sortie, de communication,
) |
- Systèmes d'exploitation (logiciels de base)
- Applicatifs d'exploitation Moniteurs
- Outils de développement et de tests
|
- Systèmes d'exploitation (logiciels de base)
- Applicatifs d'exploitation Moniteurs
- Outils de développement et de tests
|
- Systèmes d'exploitation (logiciels de base)
- SGBD
- Utilitaires
- Outils de développement et de tests
- Micro code
|
Applications développées en interne par ou pour
l'entreprise |
Applications développées en interne pour ou par
l'entreprise |
Applications développées en interne pour ou par
l'entreprise |
Progiciels applicatifs |
Progiciels |
Progiciels |
Les matériels
dexploitation
Automates dits programmables |
Systèmes de communication |
Systèmes de sécurité |
Systèmes d'environnement |
- Terminaux de paiement
- Trieuses
- Robots
- Automates d'appel
- Machines mise sous pli
|
- Frontaux de communication - Firewall
- Centraux téléphoniques (PABX,...)
- Postes téléphonique, répondeurs, boîtes
vocales - GPS
- Modems
- Routeurs
- Logiciels de supervision et d'administration des
réseaux
- Logiciels d'échange
- Télécopieurs
- Photocopieurs
|
- Dispositifs de télémaintenance
- Dispositifs de télésurveillance ou
vidéosurveillance
- Systèmes de détection
- Systèmes de pointage distinct de la badgeuse
- Dispositifs de contrôle d'accès physique
(badgeuses)
- Coffres-forts
...
|
- Système de climatisation
- Systèmes d'alimentation en énergie
- Ascenseurs
|
II.
La problématique juridique
La
particularité des contrats informatiques tient à la diversité des produits et à
celle de leurs objets (licence, vente, location, etc.).
A
cela s'ajoute limbrication de produits d'essence diverse (biens
meubles, créations immatérielles) dont l'interaction est nécessaire (notamment
lorsquun matériel est composé ou ne fonctionne que par l'intermédiaire d'un
logiciel ou lorsquun logiciel est la compilation de plusieurs autres
logiciels
).
Cest
en particulier cette imbrication de produits et de services complexes qui rend difficile
l'analyse des liens juridiques.
La
présence de plusieurs contrats soulève de nombreux problèmes de qualification juridique
de relations contractuelles. Dans cette hypothèse de contrats complexes, soit on
retiendra une qualification unitaire du contrat, soit une qualification distributive.
De
plus, rappelons que le droit de linformatique n'opère plus de distinction entre
logiciel standard et logiciel spécifique ou encore entre logiciel de base et logiciel
d'application.
Pour
autant un logiciel d'exploitation reste bien un logiciel propre à la machine et le
logiciel d'application est généralement un logiciel complémentaire du matériel. Enfin,
le logiciel standard (ou progiciel) se distingue du logiciel spécifique qui sera conçu
pour répondre aux besoins de l'entreprise.
Par
ailleurs, des règles complexes, continuent à s'appliquer et à évoluer.
Cest
notamment le cas des règles supplétives, c'est à dire des règles qui sappliquent
lorsque les parties n'ont rien prévu au contrat.
A
titre d'exemple, si le contrat n'interdit pas la correction des erreurs, l'utilisateur y
est autorisé, ce qui lui donne le droit de modifier le programme et de réclamer l'accès
au code source.
Enfin,
malgré leurs singularités, les contrats informatiques empruntent également aux règles
générales du droit des obligations, à travers le contrat de vente, de louage ou
d'entreprise (1).
III.
Les principaux types de contrats
Pour
établir une typologie exhaustive des différents contrats informatiques, il
convient de distinguer les différentes prestations qui entourent la solution informatique
(software et/ou hardware) choisie par l'entreprise.
Tout
d'abord la prestation informatique peut se présenter sous la forme dune aide à
la décision (1), permettant par exemple de choisir un nouveau système en procédant
à un audit du système en place.
Puis
la prestation peut également consister en la fourniture d'une solution informatique
(2) : vente, crédit bail, location, fourniture, développements spécifiques,
facilites management.
En
outre, nous examinerons les contrats relatifs à lutilisation (3) des
solutions informatiques. Ces contrats revêtent des formes différentes en fonction des
besoins : licence d'utilisation, édition de progiciel, contrat d'assistance
technique
Enfin,
les contrats relatifs aux prestations de maintenance et de soutien, qui assurent la
pérennité et le caractère évolutif des solutions (4).
1. Les contrats
d'aide à la décision :
Il
est souhaitable de distinguer ici le contrat de conseil et le contrat d'audit.
Le
contrat de conseil
Dans
ce cadre, le fournisseur conseille son client dans le choix d'un matériel informatique.
Ce dernier doit acquérir un matériel satisfaisant ses besoins et compatible avec son
environnement au moment de la fourniture.
Les
échanges préalables et létablissement d'un cahier des charges précis
sont les éléments déterminants normalement répertoriés dans le contrat de conseil au
titre de documents contractuels.
Le
contrat devra également stipuler :
Ici,
l'étendue des obligations du fournisseur varie selon que le client a participé,
activement ou non, au choix de son matériel.
Si le
client souhaite acquérir un matériel appartenant au fournisseur, alors celui-ci doit
exiger que son client reconnaisse avoir opté pour ce matériel en pleine connaissance de
cause, par exemple en ayant assisté à une démonstration.
Dans
le cas contraire, le fournisseur a tout intérêt à faire stipuler au contrat qu'il n'a
pas été sollicité pour apporter ce type de conseils.
Le
contrat d'audit
A la
différence du contrat de Conseil, le contrat daudit sapplique aux besoins
dun client déjà informatisé.
Il
recouvre différentes formes de missions qui peuvent être distinguées selon leur nature
stratégique, tactique ou opérationnelle : définition dune stratégie pour
atteindre des objectifs préétablis, détermination de choix objectifs sur
léquipement informatique et son environnement et analyse des solutions
informatiques installées chez le client.
Généralement,
le travail de lauditeur se fait sur la base dobjectifs définis avec
précision.
Lauditeur,
dans le cadre de sa mission se trouve généralement dans une obligation de moyen. Plus
exactement, c'est une obligation de moyen" renforcée ": L'auditeur se doit
dappliquer une méthodologie adaptée aux objectifs recherchés avec en cas de
manquements à ses obligations dans le cadre de la prestation d'audit, une charge de la
preuve qui repose sur le client.
A
titre d'exemple, si lauditeur na pas alerté son client des obligations de
déclaration d'un traitement automatisé d'informations nominatives auprès de la CNIL,
lors de la mise en place d'une solution informatique collectant des données nominatives,
il y a manquement de la part de lauditeur.
Ces
contrats sont généralement adoptés pour la partie " logiciel " des
systèmes dinformation (cf. tableau).
2. Les contrats de
fourniture de solution informatique
Le contrat de vente
Les
contrats de vente sont généralement liés à la partie " machine "
et relèvent du droit général des contrats. Cest une solution simple, qui
constitue peu ou prou le contrat "parfait" à la fois pour le vendeur et pour
l'acheteur.
Cependant,
le régime général de la vente ne s'applique pas systématiquement.
Ainsi,
dans le cadre de la vente de matériel, le fournisseur est soumis à lexécution
d'une démonstration préalable satisfaisante, établissant la compatibilité du matériel
vendu avec l'environnement de son client (par exemple pour un système de détection
incendie).
Si le
matériel vendu comporte un logiciel d'exploitation (par exemple pour un centre d'appels
du type PABX) la qualification de vente peut encore être retenue.
Dans
ce cas, le client doit avoir exprimé ses besoins dans un cahier des charges établi par
lui-même, lequel cahier sera validé par le fournisseur comme correspondant aux besoins
du client.
Tout
comme dans le contrat d'aide à la décision, ce contrat doit stipuler que le fournisseur,
après avoir pris connaissance des besoins du client et de son type de configuration,
s'engage à fournir un système conforme au cahier des charges et adapté à sa
configuration.
La
location
Très peu utilisé pour la partie " logiciel ", ce type de
contrat sapplique plus volontiers s'agissant de matériel (un photocopieur par
exemple).
Ce
genre de contrat n'appelle pas de remarques particulières si ce n'est que le bailleur
sera généralement obligé de maintenir le bien en l'état.
Par
conséquent, ces contrats ne sont généralement pas couplés d'un contrat de maintenance
spécifique.
Le
crédit bail
Cest un type de contrat très répandu. Rappelons que le crédit bail
consiste en la location d'un bien, assortie d'une promesse unilatérale de vente,
réalisable moyennant un prix d'acompte, constitué en partie des versements effectués au
titre du loyer.
Le
matériel fourni est la propriété exclusive du Crédit-bailleur. En conséquence, le
Crédit-preneur s'interdit d'en disposer et d'en conférer des droits à des tiers, à
titre onéreux ou gratuit, à moins d'une autorisation expresse et préalable du
Crédit-bailleur.
De
plus, le Crédit preneur s'interdit toute modification sauf autorisation préalable et
écrite.
Ces
obligations ne vont pas sans poser de difficultés notamment lorsquil sagit de
développer des fonctionnalités complémentaires.
Très
répandus pour les grosses machines (trieuses, affranchisseuses ou encore photocopieurs),
ces contrats comprennent généralement lobligation que le matériel soit entretenu
par le Crédit-preneur et reste en bon état.
A cet
effet, le Crédit-preneur doit justifier auprès du Crédit-bailleur de la signature d'un
contrat de maintenance.
A
titre subsidiaire, la garantie de vices cachés ne s'applique dans ce genre de contrat.
Edition
de logiciel
Dans le contrat d'édition de logiciel, le client souhaite disposer
d'un logiciel d'application remplissant des fonctionnalités qu'il aura précisées au
fournisseur et qui sont conformes aux besoins spécifiques de son exploitation, exprimés
dans un cahier des charges.
Ce
nest quaprès avoir pris connaissance de ce cahier et validé son contenu, que
le fournisseur peut sengager à développer et délivrer un logiciel spécifique
satisfaisant aux besoins du client.
Les
logiciels spécifiques sont souvent intégrés à des équipements complexes (centres
dappels
). Dans ce cas, il nest pas rare que lanalyse fonctionnelle
de léquipement, qui est un élément clef du cahier des charges, soit effectuée
par un tiers (le plus souvent le fabricant ou vendeur de léquipement).
Dans
un tel cas de figure, il importe de sassurer que le fournisseur de matériel
garantisse au développeur de logiciel la conformité de son analyse avec le cahier des
charges initial.
La fourniture dune solution clef en main
Dans
la fourniture d'une solution clé en main, le client peut souhaiter développer son outil
logistique. Il cherchera alors une solution technique permettant de satisfaire à ses
objectifs, étant entendu que la solution doit être globale, et notamment établir le
lien avec son système dinformation préexistant.
Pour
ce faire, le client (maître douvrage) fera appel aux services dun
spécialiste (maître d'uvre), capable de lui fournir une solution densemble
en ayant recours ou non à une série de sous-traitants.
La
difficulté de ce type de contrat réside dans le caractère indissociable de prestations
hétérogènes. Des contrats portant sur des prestations de natures différentes
(éditions de logiciel, fournitures de matériel, prestations de conseils) forment une
convention unique, qui engage le maître duvre sur lensemble de la
prestation.
Cest
pourquoi, la seule qualification de contrat clef en main ne suffit pas à déterminer
l'étendue des obligations du maître d'uvre.
C'est
en examinant lobjet principal du contrat que l'on pourra définir la nature des
engagements du maître d'uvre, nonobstant la pluralité des contrats.
3. Les contrats
d'utilisation de la solution
Parmi ceux ci
figure le contrat majeur dans le domaine informatique à savoir la licence.
Par
souci dexhaustivité, nous présentons aussi les contrats de régies également
appelés contrat d'assistance technique.
La
licence
Les contrats portant sur un logiciel ou un progiciel doivent être distingués
des contrats portant sur le support matériel sur lequel ils opèrent.
Les
contrats portant sur le support ne posent aucun problème de qualification juridique,
puisque s'agissant de matériel, ils adopteront sans difficultés les qualifications de
vente ou de location. Le transfert de propriété du support enregistré aura pour effet
d'accorder à l'utilisateur le droit d'utiliser le programme qui figure sur le support
sans qu'aucune licence ni cession sur le logiciel lui soit accordée.
La
licence de logiciel s'entend de tout contrat conférant à un utilisateur un simple droit
d'usage d'un logiciel, sans transfert des droits de propriété.
En
pratique, la licence recouvre des structures très variées, allant de la licence d'un
progiciel grand public à la concession d'un droit d'usage particulier sur un logiciel
réalisé pour une seule entreprise et comportant parfois un droit de reproduction ou
d'adaptation limité. Les prévisions contractuelles sont donc différentes dun
contrat à lautre.
Le
fournisseur peut rester titulaire de tous les droits de propriété sur le logiciel et ne
transférer au client que des prérogatives limitées, notamment lorsquil concède
la licence dutilisation. Mais les tribunaux ont considéré que lutilisateur
devait pouvoir disposer dune solution lui permettant dadapter le logiciel a
ses besoins personnels (remise du code source).
En
matière de progiciel, il faut distinguer le contrat passé entre lauteur du
progiciel et le distributeur, qualifié de licence de commercialisation et
le contrat passé entre le distributeur et lutilisateur final, qualifié de licence
dutilisation.
Dans le premier contrat, le distributeur a non seulement le droit dutiliser
le progiciel mais surtout de lexploiter en usant de son droit de reproduction et de
représentation.
Dans
le second contrat, seul un droit dutilisation est transféré à lutilisateur,
qui ne peut faire des copies du programme sauf des copies de sauvegarde. Ce droit
d'utilisation est limité par le contrat à un nombre prévu de machine, de site et à une
destination précises. Par ailleurs, il faut savoir que cest le contrat principal
qui primera généralement. Ainsi, lorsque vous achetez un progiciel standard chez un
distributeur, le contrat de vente passé avec ce dernier lemporte sur le contrat de
licence passé quasi automatiquement avec le fabricant du logiciel. C'est principalement
les hypothèses de licences de progiciels qui seront visées. (applications bureautiques
de type Windows par exemple).
Votre
rapport de droit étant avec le distributeur, c'est vers ce dernier en premier lieu que
vous vous retourner sans vous intéressez au fabricant de ce même produit.
Les
contrats de régies ou d'assistance technique
Utilisé sous diverses appellations, ce contrat est un contrat d'entreprise qui a
pour objet l'exécution d'un travail défini, réalisé par des salariés d'un prestataire
de service et sous sa responsabilité, dans ou hors les locaux du client.
Il se
distingue du contrat de maintenance et de facilities management (FM) .
La
maintenance vise à prévenir et corriger la dégradation et envisager l'évolution d'un
matériel informatique. L'assistance technique ne se limitera pas à ces prestations.
Dans
le contrat de FM, le client ne conserve pas la maîtrise d'oeuvre de la gestion de son
informatique et généralement la prestation ne s'effectue ni chez le client ni sous sa
responsabilité.
Dans
la régie, Le client fait appel à un prestataire pour l'exécution d'une prestation.
Lorsqu'un
client confie son système dinformation à un prestataire il ne mesure pas toujours
lopportunité de protéger ses données, de prévenir lacquisition dun
savoir- faire par un tiers à laide de son propre matériel, de se garder du
débauchage de ses salariés, etc
Cest pourquoi, plus que jamais le client
comme le prestataire devront apporter un maximum de précautions dans la formalisation de
leur relation.
Autrement
dit, cest un contrat qui doit être rédigé avec un soin tout particulier et
adapté à la prestation. La précaution dans la gestion du lien contractuel est une
chose, mais plus important sera le mode dintervention de la prestation choisi par
lentreprise. Ces derniers sont nombreux et plus ou moins licites (2
).
4. Les contrats
dentretien et de suivi
On
examinera le contrat de maintenance de la solution informatique, le contrat de soutien et
enfin le contrat de facilities management.
La
maintenance de la solution informatique
Le contrat
de maintenance est certainement l'un des contrats les plus complexes en droit de
linformatiques.
Cette
complexité s'explique par la nature des prestations exécutées mais aussi par l'étendue
de ces dernières. Le contrat de maintenance définit les conditions selon lesquelles un
client confie à un prestataire l'entretien et la réparation de son équipement
informatique.
La
plupart des entreprises choisissent de recourir à la prestation de maintenance proposée
par le fournisseur de logiciel et/ou de matériel.
Le
contrat de maintenance peut être inclus dans le contrat de licence. Mais il peut aussi
être distinct du contrat principal , il sera alors le plus souvent considéré comme un
accessoire dudit contrat tout en ayant un régime juridique distinct. De sorte que, ce
dernier ne prospérera que si rien n'est venu compromettre l'exécution du contrat
principal.
En
informatique, le terme de maintenance peut correspondre à des niveaux distincts
dintervention, conditionnés par le degré d'implication du prestataire. La
maintenance peut en effet seffectuer de différentes manières : chez le
fournisseur, sur le site dexploitation, avec ou sans déplacement du prestataire.
Les modalités, les délais et les coûts différents considérablement dun type de
maintenance à lautre. En pratique on différencie :
La
maintenance préventive La
maintenance préventive qui se caractérise par une intervention spontanée du
prestataire auprès de son client, périodiquement mais selon des modalités
contractuelles, pour vérifier que les matériels et logiciels du client sont en bon état
de fonctionnement.
La
maintenance corrective ou curative,
La
maintenance corrective ou curative, a pour objet le traitement des pannes ou
dysfonctionnement. En pratique, elle constitue la forme la plus fréquente de maintenance.
Enfin,
on peut également avoir recours à une maintenance évolutive qui garantie
la pérennité des logiciels et des systèmes et leur
" interopérabilité " (c'est à dire leur capacité à échanger
des informations et à utiliser mutuellement les informations échangées tout en
permettant le fonctionnement de lensemble des éléments du système avec d'autres
logiciels et matériels). La maintenance évolutive consiste également à fournir au
client les mises à jour ou nouvelles versions des logiciels.
Il va
de soit que dans la détermination de la charge technique et financière due pour la
correction du système d'information d'une entreprise en raison des nécessités liées au
passage à l'an 2000, les contrats de maintenance seront amenés à jouer un rôle
informationnel déterminant (3).
Contrat
de back-up ou de soutien
Ce
contrat est destiné à arrêter les conditions dans lesquelles un prestataire assure une
assistance technique d'urgence permettant au client de ne pas interrompre son activité
lors de la survenance d'événements tels qu'un incendie, un dégât des eaux, des
troubles consécutifs à une occupation des lieux avec saccage, etc. Mais aussi trouvera
toute sa raison dêtre lors du changement de millénaire.
Cette
assistance technique comprend notamment la mise à disposition du client des moyens en
matériel et personnel ainsi que l'accès à une salle équipée d'un matériel compatible
avec ses propres programmes (Centre de Secours).
Généralement,
un interlocuteur privilégié sera désigné. Il correspond à la personne désignée par
le client comme étant le correspondant exclusif du prestataire pour toutes questions
relatives à un éventuel dysfonctionnement du système de soutien
Le
prestataire s'engage à mettre en uvre les moyens humains, la logistique, les
matériels et les logiciels nécessaires dans le cadre d'un Centre de Secours ou de
soutien, pour assurer au client la continuité de son exploitation en cas de défaillance
ou d'insuffisance quelconque de son système informatique, de panne grave et/ou prolongée
de celui-ci ou lors de la survenance d'événements qui seront répertoriés dans le
contrat par les parties.
Les
gros systèmes nécessitent la mise en place d'un contrat de soutien. Des tests sont
indispensables tout au long de la durée de vie du contrat.
Le
contrat de " Facilities Management " (FM) que lon dénomme
aussi " outsourcing " (désormais traduit en français sous le terme de
" Infogérance ") consiste pour une société à déléguer, tout en conservant
la responsabilité, à une SSII ou tout autre société spécialisée en FM, la gestion de
ses moyens et besoins informatiques.
Ce
type de contrat est conclu par des sociétés ayant de très gros systèmes à gérer et
qui préfèrent concentrer leurs ressources sur lexécution de leur métier
principal. Il importe de souligner quil ne sagit pas dun contrat de
sous-traitance même sil en a les aspects.
Autrement
dit, cest la prise en charge de tout ou partie de la gestion du système
dinformation dune entreprise par un prestataire spécialisé et sous sa
responsabilité.
On le
comprend ce type dopération est très sensible, cest pourquoi la rédaction
du contrat doit être fait avec les plus grandes précautions et la plus grande
précision. On cherchera notamment à définir les points relatifs à la sécurité, aux
délais dexécution, à la propriété des informations. Enfin, cest un des
rares contrats où il faut obtenir du prestataire un engagement de résultat.
Dans
le cadre du traitement informatique du changement de dates lié à lan 2000,
nombreuses sociétés ont recours à ce genre du contrat au prés de grands prestataires
(Cap Gemini, IBM
.).
A. M.
Paru dans le Bogue Légal n°1
et 2 mai 1999
Notes
1.
Alexandre MENAIS, "Passage an 2000 : Réflexions sur les aspects juridiques", Juriscom.net,
mai 1998, http://www.juriscom.net/.
2. Alexandre MENAIS, "Le contrat
dassistance technique", Juriscom.net, juin 1998, http://www.juriscom.net/.
3. Alexandre MENAIS, "Commentaire du
jugement du 16 juin 1998 du Tribunal de commerce de Créteil Appel 24/24 c/ Novatel et
Sema Group", Juriscom.net, décembre 1998, http://www.juriscom.net/
et "Bug de lan 2000 : première décision en faveur des utilisateurs
Tendance ou cas despèce ", Juriscom.net, mars 1999, http://www.juriscom.net/.
A consulter sur Juriscom.net :
- Réflexions sur les aspects juridiques du passage à l'an
2000
(Espace "Professionnels"), d'Alexandre Menais ;
- Cour dappel de Dijon du 4
février 1999 : première décision en faveur des utilisateurs - Tendance ou cas
despèce ? (Espace "Professionnels"), d'Alexandre Menais ;
- Bug de l'an 2000 : première
décision en faveur des utilisateurs - Tendance ou cas despèce ?,
(Espace "Professionnels") d'Alexandre Menais ;
- Que faire à l'aube de l'an
2000 ? (Revue de presse), de Juliette Aquilina ;
- Texte du jugement du
Tribunal de commerce de Créteil du 16 juin 1998 (affaire Novatel) ;
- Texte de l'arrêt de la
Cour d'appel de Dijon du 4 février 1999 (affaire Bel Air Informatique). |