@ccueil / actualité / jurisprudence / chroniques / internautes / professionnels / universitaires

 

Informations rapides

Février 1999

 


Directeur :
Lionel Thoumyre
Collaborateur :
Alexandre Menais


Archives

Retour aux actualités en cours


 

FRANCE

 

Droit des marques et noms de domaine : nouvelles affaires

28 février 1999

- Affaire Jean Paul Gautier, TGI Paris, ordonnance de référé du 22 février 1999, disponible sur Legalis.net.

- Affaire Christian Dior, TGI PAris, ordonnance de référé du 22 février 1999, disponible sur Legalis.net.

L.T.


AN 2000 : première décision en faveur des utilisateurs !

28 février 1999

Après deux décisions plutôt défavorables pour les utilisateurs de progiciels impactés par l'an 2000 on assiste à une première décision en faveur des utilisateurs. Parmi les deux  décisions ayant donné raison au fournisseur sur un problème commun de coût de la mise à jour d'un progiciel, il avait été interjeté appel du  jugement rendu par le tribunal de Mâcon (Alexandre MENAIS, Commentaire du jugement du 16 juin 1998 - Tribunal de commerce de Créteil, Juriscom.net, décembre 1998) devant la Cour d'Appel de Dijon.

Rappelons qu'en première instance, les juges estimèrent que la   mise en conformité des logiciels qui s'apparentait à une livraison de nouveaux modules n'était pas couverte par la maintenance. Aussi la version an 2000 du produit devait être payée par l'utilisateur. La Cour d'appel vient d'infirmer ce jugement en estimant, à la lecture du contrat de maintenance liant les deux parties, que le fournisseur devait supporter la nouvelle version an 2000 d'un logiciel datant de 1986. Le fournisseur devra proposer une solution sous trois mois.

Cet arrêt ne s'apparente pas à une véritable révolution dans la mesure où les juges se sont contentés de lire attentivement les liens contractuels unissant les deux intéressés. En effet, le contrat prévoyait une maintenance illimitée ! C'est pourquoi il ne remet pas en cause le jugement de Créteil (voir nos remarques en ce sens). Ce n'est que le début d'une génération de conflit qui se profile notamment sur la détermination de la partie qui doit supporter le passage...

Pour autant la Cour ne répond pas à la question de savoir si l'an 2000 relève de la maintenance. La seule chose que l'on peut se demander est de savoir si l'évolution d'un progiciel de 12 ans relève encore de la maintenance ? Cette décision a pour mérite de  monter à quel  point la rédaction des engagements contractuels sera déterminant dans le traitement du bug.

Voir le nouveau commentaire d'Alexandre Menais sur cette affaire.

A.M.


Communiqué de l'AFA suite à la condamnation de Valentin Lacambre

22 février 1999

RESPONSABILITE DES HEBERGEURS : L'AFA RAPPELLE LES PRINCIPES RAISONNABLES

L'arrêt Estelle Hallyday c/ Valentin Lacambre (Altern) de la cour d'appel de Paris, du 10 février dernier, suscite sur Internet et dans les médias des interprétations polémiques et contrastées sur la responsabilité de l'hébergeur.

Dans ce contexte, l'AFA rappelle qu'il s'agit d'un arrêt d'appel réformant une décision de référé c'est à dire une procédure d'urgence dans laquelle l'ensemble des éléments de fait n'est pas nécessairement porté à la connaissance du juge. Si les parties le souhaitent, cette affaire sera donc prochainement examinée pour la première fois, dans son intégralité, par le Tribunal de Grande Instance et suivie d'un jugement au fond, puis éventuellement d'un arrêt de la Cour d'appel, au fond.

Les circonstances exactes de l'affaire n'étant pas connues du public, il apparaît nécessaire de souligner qu'en l'espèce l'auteur des pages litigieuses, qui doit à ce titre être considéré comme responsable de ce qu'il diffuse, n'a pas été identifié et que c'est de ce fait, semble-t-il, que la Cour a retenu la responsabilité de l'hébergeur.

L'AFA rappelle également que l'arrêt de la Cour d'appel n'a pas remis en cause le principe selon lequel, pour le traitement des contenus illégaux mis en ligne par ses abonnés, l'hébergeur met en œeuvre les moyens dont il dispose. Une des limites à son action est sa légitimité à décider seul de la légalité d'un site. Pour autant, le principe de l'obligation de moyens est revendiqué et mis en œeuvre par la plupart des hébergeurs. Ce principe est d'ailleurs également préconisé par les institutions françaises et communautaires compétentes, ainsi que par les précédentes décisions de justice qui ont été rendues en France.

S'agissant des membres de l'AFA, les moyens d'action sont détaillés depuis janvier 98 dans leurs Pratiques et Usages, et ont été complétés depuis novembre par le lancement d'AFA Point de Contact,
site d'information sur le comportement à adopter face aux contenus illégaux (en l'occurrence, pédophilie et incitation à la haine raciale).

Il est admis aujourd'hui qu'il est impossible pour les hébergeurs d'exercer un contrôle a priori sur la totalité des contenus que leurs clients mettent en ligne, notamment pour des raisons de volume. Pour les membres de l'AFA, les sites personnels représentent des centaines de milliers de pages qui peuvent être modifiées à tout moment par leurs auteurs.

Ceci étant,

* le suivi des réclamations des utilisateurs adressées aux services
d'assistance des hébergeurs,
* l'identification des abonnés,
* l'engagement des abonnés à respecter la loi française et plus généralement
à respecter les droits d'autrui,
* la surveillance des pages les plus consultées,

permettent de révéler la plupart des contenus manifestement illégaux, sans pouvoir prétendre à l'exhaustivité, et de participer à une utilisation d'Internet respectueuse des règles légales.

Ces principes raisonnables permettent de concilier liberté d'expression et responsabilité.

L'AFA souhaite qu'ils trouvent confirmation dans la décision au fond qui devrait être rendue prochainement.

Communiqué par Jean-Christophe Le Toquin
Delegue Permanent
AFA


Le gérant d'Altern.org condamné en appel !

15 février 1999

Au début de l’année 1998, M. Valentin Lacambre avait innocemment hébergé, sur son serveur " altern.org ", un site diffusant des photographies d’Estelle Hallyday portant atteinte au droit qu'elle détient sur son image et à l'intimité de sa vie privée.

Une ordonnance de référés rendue le 9 juin 1998 avait fait injonction à Valentin Lacambre, sous astreinte de 100.000 francs par jour, " de mettre en œuvre les moyens de nature à rendre impossible toute diffusion des clichés photographiques en cause à partir de l'un des sites qu'il héberge ".

L’affaire vient d’être jugée en appel. Statuant en référé le 10 février 1999, la Cour d'appel de Paris condamne M. Valentin Lacambre à verser à Mme Estelle Hallyday une provision sur dommages-intérêts de 300 000 FF.

Valentin Lacambre prétendait que l'injonction du premier juge créait, à son égard, " une obligation de contrôle du contenu du site WEB qui ne peut peser que sur le responsable légal de ce site, qualité que ni la loi sur la presse, ni le droit commun ne fait peser sur lui. "

La Cour d’appel retient de son côté " qu'en offrant, comme en l'espèce, d'héberger et en hébergeant de façon anonyme (…) toute personne qui, sous quelque dénomination que ce soit, en fait la demande aux fins de mise à disposition du public ou de catégories de publics, de signes ou de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de messages de toute nature qui n'ont pas le caractère de correspondances privées, Valentin LACAMBRE excède manifestement le rôle technique d'un simple transmetteur d'informations et doit ". La Cour conclut alors que Valentin doit " d'évidence, assumer à l'égard des tiers aux droits desquels il serait porté atteinte dans de telles circonstances, les conséquences d'une activité qu'il a, de propos délibérés, entrepris d'exercer dans les conditions susvisées et qui, contrairement à ce qu'il prétend, est rémunératrice et revêt une ampleur que lui-même revendique. "

Pour mieux comprendre les enjeux juridiques de l’affaire, nous vous recommandons la lecture des articles suivants :
- Lionel Thoumyre, "Les hébergeurs dans les filets de la justice", Netsurf, septembre 1998, rediffusé sur Juriscom.net ;
- Thibault Verbiest et Lionel Thoumyre, "Le mannequin et l'hébergeur", Juriscom.net,  février 1999.

L.T.

 

Retour


 

ETRANGER

 

Etats-Unis : La puce d’Intel qui démange les internautes

20 février

Intel a finalement décidé de placer sa puce électronique sur le fameux Pentium III. Celle-ci est toujours vivement critiquée en raison de l’atteinte à la vie privée des internautes qu’elle est susceptible d'occasionner. Elle sera dotée d’un numéro d'identification activé automatiquement au moment de la connexion à Internet. Elle permettra ainsi d'identifier la machine à distance et de traquer les déplacements des internautes.

Devant la pression de groupes de défense des consommateurs, Intel avait déjà accepté de laisser ce code désactivé par défaut.

Mais les associations n’ont pas été satisfaite sachant que les sites Internet peuvent exiger la délivrance du numéro d'identification à chaque fois que le consommateur voudrait effectuer une commande.

L.T.


Etats-Unis : Bill takes care

19 février 1999

La fédération des consommateurs américains (CFA) réclament à Microsoft le reversement de 10 milliards de $ aux utilisateurs pour pratiquer des prix de vente prohibitifs en conséquence du monopole du géant informatique.

A.M.


Etats-Unis : Crypto - un peu de lest de la part du gouvernement US

19 février 1999

Le Département du commerce américain vient d’assouplir l’exportation de produits ou de prestations de cryptologie considérés comme vitaux pour la sécurisation du commerce électronique et des échanges sur Internet.

La libéralisation concerne l'exportation de produits à 56 bits et l'exemption de licences pour certains produits notamment bancaires.

A.M.


Etats-Unis : AOL vs Spammers

18 février 1999

Et de trois pour AOL ! Le géant américain vient de gagner son troisième procès contre des expéditeurs de courriers électroniques en nombre au motif de fraude informatique pour avoir manipulé le système de filtrage de AOL.

A.M.


Etats-Unis : Les moteurs de recherche de le collimateur de Playboy

11 février 1999

Excite et Netscape sont poursuivis pour détournement de marque par le groupe d’édition Playboy.

Selon le groupe d’édition, les moteurs de recherches des sociétés poursuivies font apparaître des publicités pour des sites à caractère pornographique lorsque les utilisateurs font une recherche mentionnant " Playboy " et " Playmate ".

Plus grave encore : les pages sur lesquelles apparaissent les résultats des recherches présentent des liens vers des annuaires de sites pour adultes, créés par les sociétés. Or, l’on remarque une sur-représentation des sites dont Excite et Netscape perçoivent des revenus publicitaires.

Playboy se plaint de perdre des revenus substantiels et estime que la réputation de sa marque est irrémédiablement ternie.

L.T.


Etats-Unis : Au viol… cybernétique !

3 février 1999

Accusé de "harcèlement cybernétique", un dénommé Gary Stephen Dellapenta a été inculpé à Los Angeles d'incitation au viol pour avoir posté sur Internet de fausses invitations érotiques. Quel mal à cela ? Le quidam aurait signé les annonces du nom d'une femme qui avait refusé ses avances.

Or, sa victime a reçu un coup de téléphone d'un certain Sherwood Jones à son domicile. Ce dernier a déclaré qu'il répondait à une annonce sur diffusée sur l'Internet… Malgré tout, Gary Stephen Dellapenta plaide non coupable.

L.T.


Etats-Unis : Condamnation d’un site anti-avortement pour incitation à la violence

2 février 1999

Un jury fédéral vient de condamner les responsables du site " Les Dossiers de Nuremberg " opposé à l’avortement. Les protagonistes doivent s’acquitter de la somme de 100 million de dollars US et de dommages et intérêts pour avoir publié les noms et adresses de médecins pratiquant l’avortement. Le jury a justement estimé que cet acte équivalait à proférer des menaces à l’encontre des praticiens.

Autre fait marquant : le site contenait des photographies de fœtus " massacrés " à la suite d’avortements. L’objectif des militants était de constituer un dossier destiné à être utilisé le jour où les médecins seraient jugés pour crimes contre l'humanité !

L.T.

Retour


 

EUROPE


Future directive européenne sur les e-déchets

22 février 1999

La Commission européenne s’est fixée comme date d’échéances environnementales l’année 2002.

Ainsi, vient-elle de dévoiler une deuxième " version " de sa future directive. Le document de travail relatif au traitement des e-déchets définit, et c’est une première, l’obligation faite aux industriels de supporter les coûts de traitement et de recyclage des équipements électroniques et informatiques usagés. La directive prévoit aussi que les nouveaux matériels mis sur le marché se composent d’un minimum de 5% de produits recyclés.

Si les mœurs industrielles ne sont pas toujours empreintes de responsabilité environnementale, ce projet de directive européenne redonne vie au fameux principe du " pollueur payeur ". Reste aux acteurs économiques européens à se préparer en vue des échéances de 2002 !

Juliette Aquilina


40 milliards dépensés pour l'euro d'ici à 2001 !

20 février 1999

C'est le chiffre annoncé par une étude publiée par IBM sur la préparation à l'euro de 5 pays européens dans le domaine des services informatiques. Le secteur bancaire arrive premier en termes de travail déjà accompli alors que le secteur public se situe en dernière position.

A.M.


Une directive de plus !

20 février 1999

La Commission européenne ou le Parlement n’en finissent pas de produire des textes communautaires sur l’Internet. Alors que ces derniers plaident en faveur de l’utilisation par les Etats membres des droits internes existants que l’on peut transposer à l’Internet, ils ne semblent pas appliquer cette règle à eux-mêmes… Après la signature électronique, la vente à distance, le commerce électronique voici venir une proposition de directive sur les produits financiers à distance. Ce texte propose un consentement écrit préalable aux conditions contractuelles et un délai de 14 jours pour rétractation.

A.M.


Porte monnaie électronique : suite

17 février 1999

La BNP et le Crédit Agricole ont opté pour la francisation du Porte Monnaie Electronique (PME) allemand basé sur la technique Geldkarte et confèrent le rôle d'intégrateur à STERIA. MUn mauvais coup pour le Crédit Mutuel et son Projet MONDEX !

A.M.

 

Retour


 

INTERNATIONAL

 

Mondex introduit son porte-monnaie électronique au JAPON

20 février 1999

Mondex vient de signer avec la banque japonaise SANWA Bank, JCB et MasteCard International, la cession de droit d'exploitation de son PME au JAPON. Notons que l'organisation a déjà passé des accords avec Dai Nippon Printing, Hitachi, Oki et Panasonic. Cet accord représente le 14ème de la liste signé dans la région Asie-Pacifique et le 57ème au niveau mondial.

A.M.


Microsoft s'allie à British Telecom

14 février 1999

Internet sur le téléphone mobile : le numéro un mondial des logiciels signe une nouvelle alliance pour s'imposer sur ce marché.

A.M.


Porte monnaie électronique : vers l’unification ?

13 février 1999

A ce jour, le porte monnaie électronique (destiné aux petits paiements) mis à disposition dans un Etat ne fonctionne pas dans un autre, à la différence des cartes de crédits.

C’est pourquoi, EUROPAY et d’autres sociétés, parmi lesquelles Visa, sont en train de mettre au point un test de sécurité en laboratoire pour l’élaboration de spécifications communes. Ces dernières devraient être adoptées par 22 pays soit 90 % du marché des cartes de paiements électronique dans le monde.

A.M.

 

Retour

 


Les textes présentés sur cette page sont inspirés de diverses sources sélectionnées (dépêches AFP/Reuters, articles de journaux et de revues) mais n'en sont pas la retranscription.


 

Juriscom.net est une revue juridique créée et éditée par Lionel Thoumyre
Copyright © 1997-2001 Juriscom.net / Copyright © 2000 LexUM