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Mars 1999

 


Directeur :
Lionel Thoumyre
Collaborateurs :
Alexandre Menais
Yann Dietrich


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FRANCE

 

MIDI a l’heure de la jurisprudence

26 mars 1999

Le 16 février 1999, le Tribunal de Commerce de Créteil s’est prononcé dans une affaire portant sur la cession des droits d’exploitation de fichiers sonores " MIDI " (Musical Interface for Digital instrument).

Par contrat du 6 septembre 1991, Monsieur F. Socha avait fourni à la société Digisoft Music 220 " masters " de séquences MIDIFILES, dont il était l'auteur. En contrepartie, la société Digisoft Music s'engageait à rémunérer le producteur 5 F HT pour chacune des séquences vendues. La société Digisoft Music ayant cessé tout paiement à partir du 15 juin 1992, M. Socha l’assignait en justice.

La demande visait ainsi à déterminer :

1.- que M. Socha demeure le propriétaire légitime et exclusif des droits sur les phonogrammes informatiques musicaux confiés à la Sté défenderesse ;

2.- qu’ainsi, la Sté Digisoft, gérée par M. Akriche, reste redevable envers M. Socha du prix contractuel par phonogramme vendu ;

3.- que la Sté Digisoft a dissimulé les ventes, qu’elle poursuivait sur CD ROM, depuis le mois de mai 1994 ;

4.- que la Sté Digisoft a frauduleusement remplacé sur les phonogrammes les mentions de propriété de M. Socha par les siennes.

De son côté, la société demanderesse invoquait la nullité du contrat au motif que Monsieur F.Socha n'était pas titulaire des droits sur les cours qu'il utilise. Elle répondait notamment qu'il y avait eu confusion entre les droits conférés aux cessionnaires des droits d'auteur exercés en accord avec la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique) et les droits conférés aux producteurs de phonogrammes, auxquels M. Socha doit être assimilé.

Le tribunal estime alors nécessaire de se prononcer sur l’activité de M. Socha : " La partie artistique, créative du travail de Monsieur F.Socha est de rechercher les sons utilisables par l'ordinateur, d'adapter les instruments aux contraintes techniques en se rapprochant le plus possible des partitions originales. Il s'agit là d'une prestation intellectuelle créatrice puisqu'il utilise son " oreille " pour adapter. ". M. Socha demeure donc le propriétaire légitime et exclusif des droits sur le phonogrammes.

Les juges reconnaissent également la bonne foi du producteur qui avait versé une provision de 12 000 F à la SACEM dans l'attente du résultat des négociations entre la SACEM/SDRM et les Chambres Syndicales destinées à déterminer les modalités de licence pour ces exploitations numériques.

Le tribunal condamne alors la société Digisoft music à payer à Monsieur F. Socha la somme 939 030 F destinée à couvrir le préjudice matériel invoqué par la demande.

Voir le texte du jugement, publié sur Juriscom.net.

L. T.


Adoption d'une loi virtuelle au Sénat

23 mars 1999

Une "loi virtuelle", visant visant à créer et à garantir un espace de citoyenneté sur Internet, a été adopté au Sénat le 20 mars 1999 durant la fête de l'Internet. Nous retiendrons essentiellement les deux premier articles qui font écho à l'affaire Estelle Hallyday :

"Article 1er : Du droit à l’anonymat

Toute personne physique a le droit de s’opposer à ce que sa connexion à Internet l’identifie. Le droit à l’anonymat est essentiel pour la protection de la vie privée.

Article 1er bis : De la responsabilité des fournisseurs d’accès à Internet ou des hébergeurs

La responsabilité éditoriale d’un fournisseur d’accès à l’Internet ou d’un hébergeur est limitée aux propres contenus de ce fournisseur édités par lui-même, et en son nom propre. Cette responsabilité ne s’applique pas aux contenus auxquels ce fournisseur donne accès ou qu’il héberge.

Pour les prestations autres qu’éditoriales, la responsabilité du droit commun s’applique au fournisseur d’accès ou à l’hébergeur lorsqu’il est établi que celui-ci a eu connaissance du contenu illicite des pages qu’il héberge et qu’il n’a pas agi avec la diligence normale requise pour faire cesser l’infraction.
L’édition de ce contenu consiste à créer ou à produire un message mis à disposition du public."

Le texte intégral est disponible ici.

L. T.


MP3.com rentre dans le rang

20 mars 1999

Suite à l’établissement de la preuve de sa communication de reproductions illicites au public par les agents de l’APP, MP3.com a décidé de renoncer à référencer les fichiers illicites. Les titulaires de droit ont abandonné toute idée de poursuite.

A. M.


Libéralisation de la cryptographie : parution des nouveaux décrets

19 mars 1999

Les nouveaux décrets (datés du 17 mars) et arrêtés libéralisant la cryptologie ont été publiés au JO le 19 mars 1999. On retiendra essentiellement :

1. - que le système de déclaration se substitue à celui de l'autorisation pour la fourniture, l'utilisation et l'importation des matériels et logiciels offrant un service de confidentialité mise en œuvre par un algorithme dont la clef est supérieure à 40 bits et  inférieur ou égale à 128 bits.

Note : l'utilisation et l'importation sont soumises à déclaration lorsqu'elles concernent des matériels et logiciels n'ayant pas fait l'objet préalablement d'une déclaration par le producteur, le fournisseur ou l'importateur.

2.- que les opérations suivantes sont dispensées de toute formalité :

- l'utilisation et l'importation de matériels et logiciels offrant un service de confidentialité mise en œuvre par un algorithme dont la clef est inférieur ou égale à 40 bits ;

- l'utilisation et l'importation matériels et logiciels offrant un service de confidentialité mise en œuvre par un algorithme dont la clef est supérieure à 40 bits et inférieur ou égale à 128 bits, à condition que l'utilisation et l'importation aient fait l'objet préalablement d'une déclaration par le producteur, le fournisseur ou l'importateur.

Il était devenu urgent que le gouverment libère l'utilisation des clés allant jusqu'à 128 bits.

Pour mieux comprendre les nécessités et les enjeux de la libéralisation, nous vous invitons à consulter l'article suivant :

Lionel Thoumyre, "La crypo encore au fond du trou", Netsurf, janvier 1999. 

Pour obtenir l'intégralité des décrets :

http://www.journal-officiel.gouv.fr/

L. T.


Arrestation d'un internaute pour la diffusion d’images pornographiques de mineurs

17 mars 1999

Soupçonné de diffuser des images pornographiques de mineurs sur Internet, Thierry D. a été arrêté par la police.

Cet étudiant de 23 ans vient d’être déféré au parquet de Créteil (Val-de-Marne).

Plus de 2000 images et 175 séquences vidéo ont été saisies sur son ordinateur à son domicile de Villejuif. Il a précisé aux enquêteurs de la Brigade parisienne de protection des mineurs (BPM) qu’il échangeait régulièrement ces clichés depuis environ un an dans le cadre d’un usage personnel.

La police l’a repéré au cours des surveillances régulières de la BPM sur le réseau Internet.

L. T.


"Créer et exploiter un commerce électronique"

15 mars 1999

"Créer et exploiter un commerce électronique" : tel est le titre d'un ouvrage paru dans la nouvelle collection des éditions Litec, écrit sous la plume de Michelle Jean-Baptiste.

Excellent guide juridique, il offre des réponses concrètes aux questions essentielles que l'on doit se poser lors de la création d'un site commercial : quelle loi s'applique aux transactions en ligne ? Quel juge sera compétent en cas de litige ? Quelle fiscalité ? Ou encore : quels modes de paiement sur l'Internet ?

L'auteur désacralise le douloureux problème du conflit de lois en synthétisant les solutions apportées par le Droit international privé et par les conventions internationales en vigueur. Une section entière est également consacrée aux responsabilités des parties (exploitant, hébergeur, fournisseur d'accès...) et les questions afférant à la publicité sur Internet sont abordées point par point (contrat de publicité, contrat de conception d'un site Web, contrat d'achat d'espace sur Internet, le cadre légal applicable en matière de publicité et les usages en vigueur sur Internet).

L'ouvrage, qui vient de recevoir le prix de l'AFDIT (Association Française du Droit de l'Informatique et de la Télécommunication), s'adresse tant aux internautes débutants et confirmés qu'à l'ensemble des juristes.

A lire, bien-sûr !

L. T.


Jurismasters : un mouvement pour fédérer l’activité juridique gratuite sur le Net

14 mars 1999

Le Web juridique s’organise ! "Jurismasters" vient d’ouvrir ses portes virtuelles le 9 mars 1999. L’objectif de ce mouvement est de fédérer l’ensemble des sites juridiques francophones sans but lucratif et de les répertorier dans une bibliothèque de liens classés par rubriques.

La gestion du site des "Jurismasters" réunit la collaboration bénévole de 11 juristes français et québécois, constituant le secrétariat du mouvement.

Pour adhérer aux "Jurimasters", les webmestres doivent s’inscrire auprès de l’un des secrétaires de rubrique sur la page d’indexation. Ils devront alors s’engager au respect de la Charte du mouvement incitant au partage honnête et concerté des ressources diffusées sur les sites des membres.

Toutes les demandes sont ensuite traitées par le secrétariat qui déterminera du caractère non lucratif des sites proposés à l’indexation. Dès confirmation de leur inscription, les webmestres pourront alors apposer sur leur site le logo des "Jurismasters" qui témoignera :
- du caractère non lucratif du site et de l’activité du webmestre ;
- du respect de la Charte des " Jurismasters ".

Précisons que les sites uniquement destinés a faire la promotion d’une activité professionnelle ainsi que les simples CV en ligne ne pourront être enregistrés !

Pour tout renseignement, contactez : jurismasters@chez.com

L. T.


Un bref commentaire sur la Proposition de loi relative à la responsabilité des intermédiaires

11 mars 1999

Il est inséré dans la loi n°86-1087 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication un article 43-2 ainsi rédigé :

"Art 43-2- Les personnes intermédiaires techniques, concourant à la mise en ligne sur les réseaux de télécommunications de services d'information, qu'ils soient transporteurs, fournisseurs d'accès ou fournisseurs d'hébergement, ne sont pas pénalement responsables des infractions résultant du contenu des messages diffusés par ce service de communication, sauf s'il est établi que ces personnes ont, en connaissance de cause, personnellement commis l'infraction, participé à sa commission, ou qu'ils n'ont pas accompli les diligences nécessaires à la faire cesser".

Le 5 mars 1999, Monsieur Madelin a proposé une modification de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de la communication. Il ressort nettement de l’exposé des motifs que cette proposition fait suite à l’affaire Lacambre et à l’émotion suscité dans l’opinion publique.

Fort à propos, son auteur reprend le mécanisme de l’article 14 de la proposition de Directive 98/586 sur le commerce électronique qu’il entend transposer. Cependant, le texte de la proposition de loi demeure obscur et soulève quelques interrogations.

Ainsi, il est fait référence aux messages diffusés par "ce service de communication". Devrait-on y inclure le contenu des pages Web, généralement considérées comme services de communication audiovisuelle ?

En outre, les hébergeurs ne seront exonérés que de leur seule responsablité pénale ! Rappelons brièvement que Valentin Lacambre n'a pas été condamné au pénal, et qu’une telle proposition de loi ne résoudrait pas le problème de la responsabilité des intermédiaires jugés devant les tribunaux civil…

Enfin, il est dit que la responsablité des intermédiaires ne pourra être engagée que s’ils n’ont pas accompli les "diligences nécessaires" à faire cesser l’infraction. Nul part il n’est pas fait mention de la manière dont l’hébergeur doit accomplir ces diligences, et à quel moment. Doit-on considérer que l’hébergeur a toujours une obligation de contrôle a priori ou seulement après la notification de celui qui s’estime atteint par un contenu litigieux ?

L’initiative est louable, certes ! Mais par sa rédaction maladroite, ce texte ne peut, sans donner lieu à de multiples interprétations, permettre la mise en place en droit français du mécanisme communautaire.

Voir le texte de la proposition de loi sur Juriscom.net.

Y. D.


M. Madelin propose une loi relative à la liberté de communication sur Internet

5 mars 1999

Trois ans après la tentative de l'amandement Fillon visant à préciser le statut des prestataires Internet, le président de Démocratie libérale, vient de déposer une proposition de loi "relative à la liberté de communication sur Internet".

Cette initiative a été prise afin de protéger les hébergeurs "sans attendre l'adoption de la directive européenne et sa transposition en droit français". Serait-ce encore les suites de l'affaire Altern.org ?

L'objectif avoué de la proposition de loi est de dégager les intermédiaires techniques "concourant à la mise en ligne sur les réseaux de télécommunications de service d'information, qu'ils soient transporteurs, fournisseurs d'accès ou fournisseurs d'hébergement" de la responsabilité "des infractions résultant du contenu des messages diffusés par ce service de communication", précisait récemment Alain Madelin dans un communiqué de presse.

L. T.


Faut-il une loi pour l'Internet ?

4 mars 1999

Ce thème sera abordé le jeudi 18.03.1999 à 19h par l'école du Multimédia et le journal Le Monde. Ce forum sera retransmis en direct sur Internet.

A. M.


M. Strauss-Kahn en faveur d'une législation pour Internet

4 mars 1999

Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Dominique Strauss-Kahn a souligné devant l'Assemblée la nécessité d'adopter une législation spécifique à Internet. En évoquant la récente condamnation de Valentin Lacambre (le 10 février 1999) il a précisé que "l'hébergeur joue un rôle qui est proche de celui de France Télécom", tout en rappelant que France Télécom "n'est pas responsable du contenu des conversations qui peuvent passer sur les fils téléphoniques."

M. Strauss-Kahn indique également que l'opérateur "est capable, si la justice le trouve nécessaire, de retrouver l'origine d'un appel." Ainsi, l'hébergeur doit lui-aussi être capable, "si c'est nécessaire - violation de la loi, terrorisme, pédophilie, il y a beaucoup d'exemples - de retrouver l'origine de l'émetteur et de permettre à la justice de faire son travail". En conclusion, il conviendrait que "la législation soit adaptée dans ce sens".

Pour en savoir plus...

- voir l'article de Ludovic Hirtzmann sur Multimédium ;
- voir l'article de Florent Latrive paru sur le site de Libération.

L. T.

 

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ETRANGER

 

Angleterre : Internet gratuit en GB pas si simple…

21 mars 1999

L’équivalent de l’ART en Angleterre a été saisi d’une demande d’avis concernant la licéité des offres d’accès gratuit à Internet. A l’origine de cette saisine : British Telecom qui considère que ces offres constituent des opérations de concurrence déloyale. Tels n’est pas la position des fournisseurs d’accès qui estiment que le financement doit être assuré par les annonceurs et des revenus tirés des galeries marchandes.

AM


Etats-Unis : Taxer les achats Internet réduirait la consommation de plus de 30%

20 mars 1999

Selon une étude américaine, taxer les achats sur Internet aurait pour effet de faire reculer le montant des dépenses de plus de 30% et le nombre d'acheteurs en ligne de 25%.

Le professeur Austan Goolsbee de l'Université de Chicago, auteur de l'étude, indique que les personnes habitant dans des régions des Etats-Unis avec des taxes à la consommation élevées sont beaucoup plus susceptibles de faire leurs courses sur Internet.

En octobre 1999, le Congrès américain a imposé un moratoire de trois ans sur les taxes à la consommation sur Internet. Une commission d'étude de 19 membres a été mise en place pour effectuer des recommandations portant sur un régime approprié de taxation.

Pour vous informer sur les questions relatives à la fiscalité sur Internet, nous vous recommandons la lecture de l'article de Maître Thibaut Verbiest, "Quel fiscalité pour l'Internet ?", Juriscom.net, mars 1999.

L. T.


Etats-Unis : Internet ne sera toujours pas censuré

16 mars 1999

Après le Dengency Communication Act, le Child On-line Protection Act a été jugé inconstitutionnel sur le fondement de la liberté d’expression. Cette loi prévoyait que un site Internet commercial diffusant des documents considérés comme dangereux constituait un crime fédéral (loi votée en octobre).

A. M.

 

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EUROPE

 

Commerce électronique : Le commissaire européen Mario Monti prône l’autorégulation de l'industrie

6 mars 1999

S’exprimant à l’occasion d’un colloque à Bruxelles sur le commerce électronique et l’euro, M. Mario Monti avait estimé que "l'autorégulation a un rôle clé à jouer dans le développement du commmerce sur Internet". En ce sens, les règles de l’autorégulation doivent être présentée comme le complément nécessaire des règles légales existantes.

Le commissaire européen chargé du marché intérieur et des services financiers a récemment invité les acteurs du commerce électronique à mettre en place une "véritable autorégulation" destinée à compléter l'encadrement législatif actuel. Selon lui, nul n’est besoin "d'imposer de nouvelles règles" pour encadrer le commerce sur Internet. Il s’agit plutôt "de clarifier et d'ajuster celles qui existent".

Pour mieux comprendre les enjeux de l’autorégulation, nous vous invitons à consulter l’interview du Professeur Pierre Trudel publiée sur Juriscom.net.

L. T.

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INTERNATIONAL

 

Le mouchard d'Intel désactivé !

15 mars 1999

INTEL a finalement décidé de désactiver la fonction permettant de lire le numéro de série du processeur du Pentium III. Microsoft avec Windows 98 devra certainement aussi ranger son mouchard…

A. M.

 

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Les textes présentés sur cette page sont inspirés de diverses sources sélectionnées (dépêches AFP/Reuters, articles de journaux et de revues) mais n'en sont pas la retranscription.


 

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